Les policiers strasbourgeois se sont d'abord rassemblés sur le parvis de l'Hôtel de police où ils ont symboliquement déposé leur «bâton de défense» dans un carton qui sera entreposé à l'armurerie.
«On considère qu'on ne peut plus exercer nos missions», a réagi auprès de l'AFP Emmanuel Georg, secrétaire départemental du syndicat Unité-SGP pour le Bas-Rhin.
Un cortège de 30 à 40 véhicules s'est ensuite mis en route, sirènes hurlantes, vers la préfecture.
Dans une lettre remise à la préfète du Bas-Rhin et de la région Grand Est, l'intersyndicale Josiane Chevalier, que l'AFP a pu consulter, déplore que «les tonfas et matraques» soient «aux yeux de la Loi, une cause aggravante».
Une délégation a été reçue par la préfète. «Elle a pris le temps de nous écouter», s'est félicité auprès de l'AFP Michel Corriaux, secrétaire régional Grand Est pour Alliance.
«Nous avons fait le tour de toutes les problématiques, elle a tenu un message extrêmement fort de soutien et de confiance aux policiers», s'est-il réjoui.
Avant de nuancer: «on est sensible à son soutien mais les policiers attendent des actes et un signal fort, par exemple que le Président de la République reçoivent les représentants nationaux.»
Policier condamné
Le tribunal correctionnel de Strasbourg a condamné mardi un policier à dix-huit mois de prison avec sursis pour avoir matraqué une manifestante Gilet jaune en janvier 2019. Une peine assortie de cinq ans d'interdiction de port d'arme.
«Ce n'est pas la raison principale» de la manifestation, a souligné M. Corriaux. «Il faut retenir un contexte général. Les policiers sont sur tous les fronts et on a des difficultés énormes.»
«Ça rajoute une pierre à l'édifice. La condamnation n'est pas là pour calmer les choses», a renchéri M. Georg.
«D'autres actions seront à venir», a anticipé le syndicaliste.