«Moins de LBD, plus de navets», tel est le slogan figurant sur la banderole que les militants d’Extinction Rebellion (XR) ont accrochée à l’entrée du ministère de l’Intérieur, place Beauvau à Paris, ce mardi 23 juin. Certains activistes se sont enchaînés à l’aide d’antivols de vélo pour éviter de se faire déloger.
Cette nouvelle action veut mettre l’accent sur les «violences policières», ainsi que sur la nécessité de créer une société qui «permettra la justice sociale, économique et fiscale, mais qui permettra également d’affronter efficacement le changement climatique et l’effondrement de la biodiversité qui sont en cours», écrivent-ils dans un communiqué.
«Ce n’est pas à coup de LBD et d’infirmières à genoux que l’on peut assurer la sécurité des citoyens. Le seul moyen d’assurer notre avenir, c’est une société apaisée.»
Les militants pointent notamment du doigt une déclaration d’Emmanuel Macron de mars 2019. Le chef d’État expliquait que les blessures subies par les participants aux manifestations des Gilets jaunes n’étaient pas des «violences policières». Or, l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) s’est d’ailleurs vu confier 1.460 enquêtes par la justice en 2019, un chiffre en hausse de 23,7% par rapport à 2018, selon son rapport annuel consulté le 8 juin par l’AFP.
Gilets jaunes face aux «violences volontaires»
Sur ces 1.460 enquêtes, 868 portent sur des «violences volontaires», un chiffre qui a bondi de 41% par rapport à 2018 (+256). Avec 310 dossiers en 2019, «le mouvement des “gilets jaunes” a entraîné une sursollicitation de l’Inspection générale de la police nationale», précise le rapport.
En outre, la France a été épinglée à plusieurs reprises, notamment en février 2020 par le Parlement européen, qui a condamné la répression des manifestations pacifiques par la violence. En 2019, le Conseil de l’Europe a appelé à «suspendre l’usage du LBD dans le cadre des opérations de maintien de l’ordre» en France afin de «mieux respecter les droits de l’Homme».
Autant d’éléments qui font dire aux activistes d’Extinction Rebellion que «parce qu’il est incapable de promouvoir cette société apaisée, l’exécutif est un vrai danger public».
Pour le mouvement écologiste, les différents gouvernements «privilégient la sécurité des biens privés au détriment du vivant. Or, s’il est une sécurité que le gouvernement doit assurer, c’est d’abord celle des besoins vitaux de la population, et la première de toutes: notre sécurité alimentaire».