La Kabylie, une exception ?
Tout au plus, il y a eu quelques petits rassemblements dans certaines villes du pays, notamment à Alger, Annaba et Constantine mais qui ont vite été dispersés par la police qui a également procédé à des arrestations. La région de Kabylie est pourtant sortie du lot. Les villes de Tizi-Ouzou et Bejaia ont connu des manifestations relativement importantes ce vendredi 19 juin. Des heurts ont même éclaté entre les manifestants et les forces de l’ordre.
Dans une déclaration à Sputnik, le journaliste indépendant et activiste Idir Tazerout dément tout lien entre l’appel de Rachad et les marches qui se sont déroulées dans les wilayas (départements) de Kabylie. «Cette organisation islamiste n’a aucune crédibilité et aucun relais dans notre région».
«Si nous sommes sortis vendredi c’est pour dire que le Hirak est là et que les revendication du 22 février 2019. Nous sommes face à une dictature qui ne dit pas son nom, incarnée par un pouvoir illégitime. Depuis l’arrivée du Covid, par conscience les citoyens ont gelé les manifestations du vendredi. Une aubaine pour le régime qui au lieu de mettre en place un confinement a imposé un couvre-feu qui dure depuis plus de trois mois. Pour le pouvoir, c’est une occasion d’interdire toute protestation. Après avoir constaté une nette diminution des cas de Covid-19 nous avons décidé de sortir. De plus je considère que l’Algérie n’est pas exposée à cette pandémie», affirme Idir Tazerout.
Héritiers du FIS
Le mouvement Rachad est ce qu’il reste du Front islamique du salut (FIS), parti politique créé en février 1989 et qui a été dissous par la justice algérienne en mars 1992. Les éléments radicaux de cette formation politique ont versé dans le terrorisme au sein de plusieurs organisations, notamment dans l’Armée islamique du salut (AIS), considérée comme la branche armée du FIS.
* **L’État islamique, Al-QaÏda et Jabhat-Al-Nosra sont des organisations terroristes interdites en Russie