Méditerranée: «Ankara prêt à coopérer même avec des pays avec lesquels il n’a pas les meilleures relations» - exclusif

Le monde ne sera plus ce qu’il était avant la pandémie de Covid-19, a souligné le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu, devant les journalistes dans le cadre de la conférence «ReTurkey», consacrée à l’ouverture de la saison touristique estivale et aux mesures adoptées par la Turquie à l’heure du déconfinement.
Sputnik

Même avant l’éclatement de l’épidémie due au coronavirus, une tendance  s’amorçait dans le monde. Pour cette raison, la Turquie a lancé l’année dernière, lors d’une conférence des ambassadeurs, une initiative intitulée Redécouvrir l’Asie, le centre s’étant déplacé dans cette partie du monde, a relevé le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, répondant à une question de Sputnik sur la place de la Turquie dans ce nouveau système.

Se tourner vers l’Asie sans se détourner de l’Europe

«L’Asie est le centre de croissance économique, et nous pouvons conforter encore plus nos positions en Asie, adoptant une approche d’envergure cohérente. Cela ne signifie toutefois pas que nous renonçons à l’Europe, en lui tournant le dos», a indiqué le diplomate.

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Et d’ajouter qu’au cours de cette même conférence, Ankara avait lancé un programme de diplomatie numérique.

«Ce programme ne se limite pas uniquement à des visioconférences. Nous devons perfectionner notre infrastructure, à commencer par l’intelligence artificielle jusqu’aux technologies numériques pour nous mieux adapter à ces nouvelles réalités. […] Notre tâche actuelle consiste à sortir de la pandémie avec le minimum de pertes, y compris économiques», a précisé le ministre.

Interrogé par Sputnik sur l’éventualité de nouvelles négociations entre la Turquie et la Grèce sur la normalisation de leurs relations en Méditerranée orientale, Mevlut Cavusoglu a déclaré:

«Nos avertissements - selon lesquels aucun accord excluant la Turquie en Méditerranée orientale ne sera valide, ni réalisable- n’ont pas été pris au sérieux. Maintenant, nous les illustrons par des actes, notamment à l’aide de nos bateaux de prospection et de forage, à l’aide d’accords. Nous avons effectué cette démarche, mais voulons-nous agir à titre unilatéral? Pas du tout. Nous sommes ouverts au dialogue avec tout le monde et, en premier lieu, avec la Grèce».

Apprendre à partager

Et de rappeler que l’année dernière, le Président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait invité le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, à régler les problèmes réciproques en Méditerranée orientale, en mer Égée. À rétablir la coopération, à partager équitablement les richesses autour de l’île.

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«Pourquoi voulez-vous isoler la Turquie? Pourquoi ne comptez-vous pas avec les droits de la population turque de Chypre? Ankara est prêt à coopérer même avec des pays avec lesquels il n’a pas les meilleures relations politiques. Il nous faut apprendre à partager», a conclu le chef de la diplomatie turque.

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