Le Conseil constitutionnel a censuré jeudi le cœur de la loi sur la lutte contre la haine en ligne, jugeant que certaines nouvelles obligations à la charge des opérateurs de plateformes internet étaient attentatoires à la liberté d'expression et de communication, rapporte l'AFP.
Dans le même temps, les Sages ont jugé «particulièrement bref» le délai de 24 heures imposé à certains opérateurs, «sous peine de sanction pénale», pour «retirer ou rendre inaccessibles des contenus manifestement illicites en raison de leur caractère haineux ou sexuel». Il a ainsi considéré que «le législateur a porté à la liberté d'expression et de communication une atteinte qui n'est pas adaptée, nécessaire et proportionnée au but poursuivi».
Un texte controversé
Selon le projet de loi présenté par Laetitia Avia (LREM), les réseaux sociaux et plateformes internet devront retirer «tout contenu comportant manifestement une incitation à la haine ou une injure discriminatoire à raison de la race, de la religion, du sexe, de l'orientation sexuelle ou du handicap».
Emmanuel Macron avait annoncé le texte en février 2019, après une vague d'actes antisémites. Depuis, le document a été visé par de nombreuses critiques de la part de députés de l'opposition comme de divers organismes de défense des libertés dans le milieu du numérique. Après plusieurs modifications, la loi a fini par être adoptée par l'Assemblée nationale.