En marge de la manifestation des soignants du 17 juin à Paris, une infirmière a été interpellée et placée en garde à vue pour outrage, rébellion et violence envers les forces de l'ordre. Les images de son arrestation sont devenues virales sur les réseaux sociaux.
L’interpellation en vidéos
Sur une vidéo filmée par le journaliste Rémy Buisine, cette femme, qui porte une blouse blanche, est tirée par les cheveux et plaquée au sol, le front en sang. Elle réclame à de nombreuses reprises sa ventoline, un médicament pour l'asthme. Un policier lui répond: «Fallait y réfléchir avant», un autre lui disant après: «On va vous la donner».
Une vidéo montre la scène sous un autre angle. Sur ces séquences, l’infirmière se fait maintenir au sol par plusieurs policiers accroupis pendant quelques minutes. «Je fais de l'asthme, je veux ma ventoline s'il vous plaît», dit-elle. Quelques instants plus tard, les agents l’embarquent avec le front en sang.
Les faits avant son interpellation
D’autres vidéos montrent néanmoins la même personne quelques minutes avant son interpellation, filmée en train de jeter des projectiles en direction des forces de l'ordre et de leur faire des doigts d’honneur.
Sa fille fait son apparition sur Twitter
«Cette femme, c'est ma mère. 50 ans, infirmière, elle a bossé pendant trois mois entre 12 heures et 14 heures par jour. A eu le Covid. Aujourd'hui, elle manifestait pour qu'on revalorise son salaire, qu'on reconnaisse son travail. Elle est asthmatique. Elle avait sa blouse. Elle mesure 1,55m», a expliquée Imen Mellaz, journaliste à France 24.
Elle avoue les faits
L'infirmière a avoué aux policiers avoir lancé des projectiles sur les forces de l'ordre lors de sa garde à vue.
«Elle a été dépassée par sa colère. Elle reconnaît en toute honnêteté, elle a dérapé en fin de manifestation à la suite des charges policières. Elle reconnaît avoir jeté des projectiles sur la police», a annoncé à RTL un syndicaliste qui a accompagné la soignante au commissariat.
Elle doit être jugée en comparution immédiate jeudi.
Un rassemblement pour la soutenir
Son interpellation a donné lieu à un rassemblement de soutien de citoyens et d'élus devant le commissariat du VIIe arrondissement de Paris, en présence d'Éric Coquerel, Mathilde Panot et Danièle Obono, députés de La France insoumise. «Libérez Farida l'infirmière», a tweeté leur chef de file, Jean-Luc Mélenchon.
En outre, plusieurs internautes ont lancé le hashtag #LiberezFarida après que les images de son interpellation sont devenues virales. Ils réclament sa libération de garde à vue et condamnent les violences policières exercées.