Reportée une fois pour cause de pandémie, la sanctification de l’église de la Résurrection, dédiée aux victoires des armes russes, a été menée par le patriarche Cyrille de Moscou, qui en sera lui-même le recteur-archiprêtre. Financé par une liste de souscription populaire via un fonds à but non lucratif nommé «Résurrection», créé pour l’occasion, le chantier a été bouclé en un an et demi, un temps record.
Une architecture aux proportions codifiées
Selon la description du site, le «thème» du 75e anniversaire de la victoire russe dans la Seconde Guerre mondiale se reflète dans la symbolique des solutions architecturales. Par exemple, le diamètre du tambour du dôme principal est de 19,45 mètres, la date de la fin de la guerre. La hauteur du clocher est de 75 mètres. La hauteur du petit dôme est de 14,18 mètres, un clin d’œil aux «1.418 jours et nuits de la Grande Guerre patriotique».
Pendant des siècles, on a bâti en Russie des églises pour commémorer les victoires militaires, à la mémoire des soldats tombés au combat. C’est le cas de la cathédrale Basile-le-Bienheureux, sur la Place Rouge, qui célèbre la prise de Kazan par les troupes russes au XVIe siècle ou de la cathédrale du Christ-Sauveur, érigée en mémoire de la victoire de la Russie sur la Grande Armée de Napoléon Ier.
L’intérieur allie verre et métal
Le Patriot Park, l’espace dédié aux grandes expositions militaires et aériennes, à une cinquantaine de kilomètres de Moscou, dans lequel s’élève désormais l’église de la Résurrection, comprend plusieurs terrains d’entraînement, un aérodrome et une zone d’exposition.
«L’église est construite dans une synergie de technologies ultramodernes et traditionnelles. Par exemple, nous n’avions jamais utilisé de métal en telles quantités auparavant. […] En même temps, l’ensemble de l’église, ainsi que chaque partie de celle-ci, a été conçu en 3D», a déclaré au micro de la chaîne russe «Zvezda» Dimitri Smirnov, l’architecte en chef.
Les façades principales sont en pierre naturelle, agrémentées de sculptures de bronze: une façon de donner corps à l’idée de temple-guerrier. Pour les éléments en fonte, c’est un alliage provenant des armes trophées de la Wehrmacht qui a été utilisé.
L’église, bien avant son ouverture, s’était retrouvée au centre d’une controverse liée à une mosaïque représentant Vladimir Poutine, le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, et le président du Conseil de la fédération, Valentina Matvienko. La mosaïque a été retirée suite à l’intervention de Poutine lui-même.