«Moscou au XXIIIe siècle»: comment un peintre en 1914 voyait la capitale du futur

La gare centrale de communication terrestre et aérienne. L'hiver est le même qu'il y a 200 ans. La neige est tout aussi blanche et froide. Des dizaines de milliers d'arrivants et de partants, tout est très rapide, fluide et pratique. La terre et les airs sont au service des passagers, qui peuvent se déplacer à la vitesse d'un télégramme.

Le pont Moskvoretski sur fond de Kremlin blanc. Le Kremlin continue d'orner l'ancienne Moscou de pierre blanche et, avec des coupoles d'or, offre une image féérique. Près du pont Moskvoretski se trouvent de nouveaux grands bâtiments d'entreprises commerciales, de banques, d'associations, de syndicats, etc. Dans le ciel passent des wagons sur une route aérienne suspendue…

Des aéroluges sur la route de Pétersbourg. Un magnifique hiver de 2259. Un coin de la «vieille» Moscou. L'ancien Iar sert encore de lieu de divertissement pour les Moscovites, comme il y a plus de 300 ans. Pour le confort de la communication la route de Saint-Pétersbourg a été entièrement transformée en miroir de glace où glissent des aéroluges à grande vitesse. Au même endroit des vendeurs de morue se déplacent en patins. Au XXIIIe siècle, Moscou reste fidèle à ses coutumes.

La place Rouge. Le bruit des ailes, la sonnerie des tramways et des cyclistes, les klaxons des voitures, le bruit des moteurs, les cris du public. Minine et Pojarski. Les ombres de dirigeables. Au centre, un policier avec un sabre. Des passants peureux sur la place des exécutions publiques. C'est ce qui arrivera dans 200 ans.

Le parc Petrovski. Les allées sont élargies, l'ancien palais Petrovski est restauré avec le Musée de l'époque de Pierre. De magnifiques fontaines jaillissent partout. Dans l'air complètement pur dépourvu de microbes et de poussière sillonnent des dirigeables et des aéroplanes. Des foules en tenue de couleurs vives du XXIIIe siècle profitent de la nature au même endroit où se promenaient leurs ancêtres.

La rive bruyante et fréquentée de la Moskova. D'immenses croiseurs de transport et de commerce et des navires de passagers de plusieurs étages s'élancent sur les vagues du port commercial. Toute la flotte du monde est uniquement commerciale. La flotte militaire a été dissoute après un traité de paix à La Haye. Dans la havane bruyante on peut voir différentes tenues de tous les peuples de la planète, car la Moskova est devenue une artère commerciale mondiale.

La place Loubianka, un soir dégagé. Le ciel est traversé par des lignes nettes des lumières d'aéroplanes, de dirigeables et de wagons de la route aérienne. De longs wagons du métro moscovite, dont le projet était seulement évoqué en 1914, sortent sous le pont. Sur le pont au-dessus du métro se trouve une section de l'armée russe vertueuse qui a conservé son uniforme de l'époque. Dans l'air bleu passe un dirigeable commercial d'Einem qui se rend à Toula pour acheter du chocolat pour ses magasins.

La place des Théâtres. Le rythme de la vie a été multiplié par cent. Partout, des mouvements ultra-rapides d'appareils à roues, à ailes, à hélices et d'autres. Le centre commercial Muir et Mirrielees, qui existait en 1846, a atteint une ampleur incroyable, sachant que ses principaux services sont connectés par les voies ferroviaires aériennes. De nombreux moteurs sortent sous le pont. Un incendie s'est déclaré au loin, mais une équipe automobile de pompiers l'éteindra dans un instant. Des biplans, des monoplans et de nombreuses voitures se précipitent vers l'incendie.