L'idée d'un monument à l’émir Abdelkader avenue Bugeaud avancée par un conseiller de l'Élysée

Plutôt que de déboulonner les statues de personnages historiques controversés ou de débaptiser des rues, mieux vaudrait élever sur les mêmes lieux, en réponse, des monuments dédiés à d'autres figures afin de «regarder l'Histoire en face», a suggéré l'entourage d'Emmanuel Macron, selon l’AFP.
Sputnik

Les conseillers du Président étaient interrogés sur les propos de la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, qui a souhaité «poser la question» de débaptiser l'avenue Bugeaud à Paris, qui porte le nom du général français responsable du massacre de nombreux Algériens au XIXe, écrit l’AFP.

«Il ne s'agit pas de débaptiser l'avenue Bugeaud mais pourquoi pas un monument adressé à l'émir Abdelkader, qu'a combattu Bugeaud, qui était détenu au château d'Amboise», a commenté un conseiller. «Pourquoi pas une statue d'Émile Zola en face de celle de Paul Déroulède», fondateur en 1882 de la Ligue des patriotes, mouvement antidreyfusard.

«Il faut s'emparer de la mémoire de ces personnages, il ne s'agit pas d'effacer ce qu'ils ont été mais de recontextualiser», explique-t-on de même source.

«Des groupuscules extrémistes tentent d'imposer une vision binaire de l'Histoire, puritaine, et s'attaquent à des symboles républicains et aux valeurs de la République. Cette tentative d'importer une vision intersectionnelle de la mémoire ne peut être compatible avec une mémoire républicaine partagée par tous», estiment des proches du Président, inquiets des dégradations ce week-end de statues du général de Gaulle et de Gambetta, précise l’AFP.

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Un buste de Charles de Gaulle a été vandalisé à Hautmont, dans le département du Nord, avec inscrit en peinture rouge le mot «esclavagiste», a rapporté le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand sur Twitter.

Samedi dernier, lors de la manifestation en mémoire à Adama Traoré, des manifestants voulaient cibler la statue installée devant l'Assemblée de Jean-Baptiste Colbert, auteur du Code noir.

Emmanuel Macron avait déjà déclaré dimanche qu'il serait «intraitable face au racisme, à l'antisémitisme et aux discriminations» mais que «ce combat noble est dévoyé lorsqu'il se transforme en communautarisme, en réécriture haineuse ou fausse du passé».

«La République n'effacera aucune trace ni aucun nom de son Histoire. La République ne déboulonnera pas de statue. Nous devons plutôt lucidement regarder ensemble toute notre Histoire, toutes nos mémoires», avait-il déclaré.

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