Ours abattu dans les Pyrénées: le débat s'embrase entre pro et anti-ours

L'abattage par balle d'une espèce protégée d'ours dans l’Ariège a ravivé les tensions entre les camps pro et anti-ours. La ministre de la Transition écologique, Élisabeth Borne, a déclaré que l’État allait porter plainte.
Sputnik

Le cadavre d’un ours a été signalé mardi 9 juin dans l’Ariège, a annoncé la ministre de la Transition écologique, Élisabeth Borne. L'espèce est protégée et le jeune mâle de 150/200 kg tué par balle près de la station de ski de Guzet est le deuxième plantigrade de l'année à être retrouvé mort dans les Pyrénées.

«Un ours a été découvert aujourd'hui en Ariège, abattu par balles. L'ours est une espèce protégée, cet acte est illégal et profondément condamnable. La préfète s'est rendue sur place», a écrit la ministre sur Twitter.

Peine de prison et amende

Le procureur a précisé que l'enquête avait été ouverte pour «destruction non autorisée d'une espèce protégée», une infraction passible de trois ans d'emprisonnement et 150.000 euros d'amende.

«Personne n'a le droit de supprimer un ours dans les Pyrénées, c'est inconcevable», a réagi Alain Reynes, directeur de l'association Pays de l'ours, qui défend la présence de l'espèce dans ces montagnes.

Une danse improbable entre un ours polaire et un travailleur d’un zoo belge – vidéo
«Bien entendu, [nous] les associations allons également déposer plainte et faire tout ce qui est en notre pouvoir pour retrouver les responsables et les faire condamner», a ajouté cette figure du mouvement pro-ours interrogée par l'AFP.

La croissance de la population ursine dans les Pyrénées, après des réintroductions entamées en 1991, alimente depuis des années des tensions avec les éleveurs qui estiment leur présence incompatible avec l'activité pastorale.

Plan ours

Rencontre entre un ours et un adolescent en Italie – vidéo
Le nombre d'ours dans les Pyrénées atteint désormais les 50 individus, selon les autorités, un niveau qui n'assure toutefois pas la survie de l'espèce.

La France avait adopté un «plan ours» pour 2018-2028 prévoyant de nouveaux lâchers, mais il a été enterré par le gouvernement quelques mois à peine après sa mise en place, après des manifestations d'éleveurs.

En 2019, 1.173 animaux ont été tués par des ours et 36 ruches détruites, selon les chiffres d’une consultation publique lancée récemment pour des mesures d'effarouchement des ours bruns dans les Pyrénées.

Discuter