Une situation hors norme, le confinement, est venu fortement perturber les routines quotidiennes et les comportements nutritionnels. Décrété le 17 mars dernier et levé progressivement depuis le 11 mai, le confinement, qui a fait l’objet d’une étude par l’Équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (EREN), a bousculé le mode de vie des Français, notamment leur alimentation et leur degré d’activité physique.
L’étude mise en ligne sur MedRxiv (sans révision par des pairs) fait ressortir deux tendances opposées. À l’une des extrémités, des habitudes alimentaires moins saines, avec une moindre consommation de produits frais, une chute de l’activité physique, une hausse du grignotage et, en conséquence, une prise de poids. À l’autre bout, ceux pour qui le confinement a été l’occasion de passer davantage de temps en cuisine et de manger plus équilibré.
Cette modification s’est manifestée particulièrement chez les femmes, surtout de moins de 25 ans, célibataires, fumeuses, en surpoids ou obèses, avec un plus haut niveau d’anxiété et de symptômes dépressifs, selon l’étude.
Par ailleurs, le poids est resté stable pour 42% des participants.
L’autre pôle
Des tendances opposées ont également été observées. Ainsi, 23% des personnes suivies ont déclaré avoir perdu du poids, 2 kilos en moyenne, tandis que 19% ont accru leur activité physique.
Ceux qui ont minci étaient pour la plupart des hommes de moins de 50 ans, sans enfants mineurs à la maison, constatent les chercheurs. Des étudiants font aussi partie de ce groupe, mais, globalement, ses membres ont un haut niveau d'éducation et de bons revenus.
Interrogés sur la qualité de leur alimentation, 14,1% des participants à l’étude ont déclaré qu’elle s’était améliorée pendant le confinement, 10,5% ont avoué que leur alimentation était de moins bonne qualité et 74,4% ont constaté qu’elle n’avait pas changé.
Dans l'ensemble, 56,2% des participants ont déclaré avoir modifié leurs pratiques alimentaires pendant le confinement, ajoute en conclusion l’étude.