«Ne plus interpeller» pour se faire écouter: un syndicaliste policier réagit aux propos de Castaner

Le secrétaire général de l’Unité SGP Police-Force ouvrière, Yves Lefebvre, a appelé ses collègues à ne plus procéder à des interpellations en réaction aux propos du ministre Castaner sur l’abandon de la méthode d’interpellation de la prise par le cou et le durcissement des mesures contre la conduite inappropriée de la police.
Sputnik

Les forces de l’ordre françaises se sont vues accusées de tous les maux et ont été lâchées par leur ministre, elles devraient donc cesser d’intervenir et d’interpeller pour se faire écouter, a déclaré jeudi 11 juin Yves Lefebvre, secrétaire général de l’Unité SGP Police-Force ouvrière.

«On sait aujourd’hui qu’on est stigmatisé, on est accusé de violences en permanence, on s’est vu accusé de racisme en permanence. On est même accusé depuis hier, je dirais, d’homophobie en permanence […]. C’est clair, mes collègues ne sont plus protégés, sont lâchés dans le désert par le ministre. Donc j’appelle mes collègues à ne plus interpeller, à ne plus intervenir», a indiqué M.Lefevbre.

​Il a appelé les policiers français à se mobiliser à partir de ce jeudi 11 juin devant les commissariats.

«Il y aura des rassemblements dès ce soir, à partir de 18h00 devant tous les commissariats de France, et ce de façon illimitée, jusqu’à ce qu’on obtienne une réponse positive», a-t-il déclaré.

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Ce jeudi 11 juin, plusieurs dizaines de policiers se sont déjà rassemblés à Nice. Certains agents ont jeté leurs menottes sur la place Masséna, se demandant comment ils pourraient désormais interpeller un individu qui se rebelle.

Les promesses de Castaner

Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a déclaré vouloir «une tolérance zéro contre le racisme chez les forces de l'ordre» lors d’une conférence de presse organisée le 8 juin, dans le contexte des manifestations contre les violences policières et le racisme ayant mobilisé plus de 23.000 personnes en France le 6 juin.

Il a en outre promis que la méthode d'interpellation controversée de la prise par le cou, dite de l'étranglement, serait abandonnée.

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