Contactés lundi par le cabinet de la ministre de la Justice Nicole Belloubet «pour échanger», les proches d’Adama Traoré, décédé en 2016 lors de son interpellation, ont refusé de la rencontrer. L'avocat de la famille, Yassine Bouzrou, a demandé que soit respectée la séparation des pouvoirs.
«La loi interdit à la garde des Sceaux d'intervenir dans des affaires individuelles», a-t-il réagi sur Twitter lundi.
De nombreux internautes ont soutenu ce point de vue. Une personne a rappelé qu’il s’agit de l'article 16 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789.
Un cadre de l’Union Populaire Républicaine a également fustigé cette intervention de la ministre de la Justice.
Allusion à l'affaire Leonarda
Certains internautes ont vu dans le refus de la famille Traoré de rencontrer la ministre de la Justice une nouvelle affaire Leonarda Dibrani, survenue sous François Hollande.
Le député LR Éric Ciotti a également réagi au refus de la famille d'Adama Traoré d'échanger avec le ministère de la Justice, qualifiant Macron de «véritable héritier de François Hollande».
Le président des Patriotes, Florian Philippot, a dressé la même comparaison sur Twitter.
L’affaire Leonarda
Les conditions de son interpellation ont alors choqué le public et provoqué une enquête administrative du ministère de l’Intérieur et du défenseur des droits.
L’emballement médiatique s’était superposé aux maladresses du pouvoir, et notamment du Président, qui avait finalement proposé à Leonarda de rentrer en France seule, sans sa famille. La jeune fille avait refusé.