Ce mardi 9 juin, la famille d’Adama Traoré, le jeune homme décédé lors de son interpellation par les gendarmes en juillet 2016 à Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise), a réuni des journalistes dans une rue du Xe arrondissement de Paris.
Forts d’un soutien de quelque 20.000 personnes, rassemblées le 2 juin dernier sur le parvis devant le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Paris pour réclamer «Justice pour Adama», les proches annoncent une action d’envergure samedi 13 juin: «On ne demande pas que les discussions se fassent dans des salons de thé à l’Élysée, on demande des actes judiciaires», a clamé Assa Traoré, la sœur ainée d’Adama lors de cette conférence de presse.
Manifestation devant le TGI en soutien à la famille Traoré
L’activiste tient pour «seul responsable» des incidents violents dans la soirée du 2 juin le préfet Lallement, qui a «pendant quelques heures attisé cette effervescence en mettant sur les réseaux sociaux l’interdiction de la manifestation».
«Cela fait quatre ans que le Comité Adama fait des rassemblements, ils se passent toujours très bien. [Les incidents, ndlr] se sont passés en marge de notre action, après sa fin», déclare Assa Traoré à Sputnik.
En affirmant que la France serait «le seul pays» au monde où les rassemblements «pour que le peuple puisse s’exprimer» ne sont pas autorisés, Assa Traoré précise avoir eu une visite de la police à son domicile le matin du rassemblement du 2 juin.
Adama et Floyd, deux noms qui «se font écho»
«La mobilisation continue dans la rue, avec le peuple français», déclare Assa Traoré, face à une vingtaine de journalistes présents à la conférence de presse ce midi, «S’il le faut, toutes les semaines, nous sortirons dans la rue.»
«Le nom de Georges Floyd, mort sous le poids des trois policiers, a glacé la planète entière. Son nom a tout de suite fait écho avec le nom d’Adama Traoré», souligne Assa Traoré à Sputnik.
«La grande manifestation est celle qui a eu lieu le 2 juin. Et celle qui aura lieu samedi [prochain, ndlr]. Aujourd’hui, la manifestation dénonce seulement ce qui se passe aux États-Unis et non en France. On garde nos voix, nous ne sommes pas dans la récupération», conclut Assa Traoré à notre micro.
Plus tôt dans la matinée, Édouard Philippe a rencontré à Évry, dans l’Essonne, des policiers et des membres d’une association d’insertion, au lendemain d’annonces du gouvernement pour améliorer la déontologie des forces de l’ordre face à une mobilisation contre les violences policières.