Les masques chinois préférés à ceux Made in France, Bercy veut changer la donne

Bercy s’apprête à lancer une campagne publicitaire pour promouvoir les masques en tissu afin d’aider les entreprises de textile reconverties, privées d’acheteurs qui privilégient ceux étrangers à usage unique. Le Slip français sera chargé d’expliquer le gain économique du masque réutilisable, indique Le Parisien.
Sputnik

Deux semaines après le début du déconfinement, des stocks entiers de masques en tissu produits en France restent invendus à défaut d’acheteurs, rapporte Le Parisien. Et pour cause: les jetables faits en Asie sont plus populaires.

Ces masques à l'effigie de leur porteur connaissent un franc succès en Inde - vidéo
Confronté à une pénurie de masques, l’État en avait commandé 10 millions en tissu au Vietnam en avril, alors que 400 entreprises nationales de textile étaient reconverties pour approvisionner les Français.

Changement de cap

Maintenant, certaines d’entre elles se retrouvent endettées, indique le quotidien en se référant au cabinet de la secrétaire d’État du ministère des Finances, Agnès Pannier-Runacher:

«Nous les avons alertées dès la mi-mai sur le fait que la demande ne serait pas toujours si forte, qu'il était urgent de rectifier le tir».

Afin d’aider ces sociétés touchées par la chute de la demande, Bercy envisage de recourir à une campagne publicitaire:

«Nous avons demandé à Yves Dubief, le PDG de la société Tenthorey, et Guillaume Gibault, le fondateur du Slip français, de devenir les ambassadeurs des masques textiles. Ils ont pour mission d'évangéliser le masque grand public français», poursuit le cabinet.

Viser l’économie

Ce projet vise à convaincre les collectivités locales, qui travaillent avec d’autres fournisseurs «pas forcément français», mais aussi le grand public, de se servir de masques en tissu, précise Guillaume Gibault:

«Il faut expliquer qu’acheter durable est capital, avec des masques français réutilisables 10, 20, 30 et bientôt jusqu'à 50 fois».

Ce vétéran français reçoit des masques de la Corée du Sud plus tôt que des autorités locales
Comme le masque en tissu est vendu entre trois à cinq euros l’unité, son utilisation revient à 0,15 et 0,25 euros contre 0,55 et 0,60 euros pour un masque chirurgical. Malgré cette économie, les Français optent pour ceux à usage unique venant en grande partie de Chine, souligne Bercy.

En plus du marché hexagonal, les producteurs pourraient toucher l’étranger car «peu de pays ont produit des masques en tissu de qualité comme les nôtres», a conclu le ministère des Finances qui devra tenir une réunion sur ce sujet ce 8 juin.

Auparavant, une dizaine d’entreprises d’Auvergne-Rhône-Alpes reconverties avaient dénombré 450.000 masques invendus début juin, tandis que les stocks de tissu représentent encore potentiellement 14 millions de masques.

Discuter