Deux semaines après le début du déconfinement, des stocks entiers de masques en tissu produits en France restent invendus à défaut d’acheteurs, rapporte Le Parisien. Et pour cause: les jetables faits en Asie sont plus populaires.
Changement de cap
Maintenant, certaines d’entre elles se retrouvent endettées, indique le quotidien en se référant au cabinet de la secrétaire d’État du ministère des Finances, Agnès Pannier-Runacher:
«Nous les avons alertées dès la mi-mai sur le fait que la demande ne serait pas toujours si forte, qu'il était urgent de rectifier le tir».
Afin d’aider ces sociétés touchées par la chute de la demande, Bercy envisage de recourir à une campagne publicitaire:
«Nous avons demandé à Yves Dubief, le PDG de la société Tenthorey, et Guillaume Gibault, le fondateur du Slip français, de devenir les ambassadeurs des masques textiles. Ils ont pour mission d'évangéliser le masque grand public français», poursuit le cabinet.
Viser l’économie
Ce projet vise à convaincre les collectivités locales, qui travaillent avec d’autres fournisseurs «pas forcément français», mais aussi le grand public, de se servir de masques en tissu, précise Guillaume Gibault:
«Il faut expliquer qu’acheter durable est capital, avec des masques français réutilisables 10, 20, 30 et bientôt jusqu'à 50 fois».
En plus du marché hexagonal, les producteurs pourraient toucher l’étranger car «peu de pays ont produit des masques en tissu de qualité comme les nôtres», a conclu le ministère des Finances qui devra tenir une réunion sur ce sujet ce 8 juin.
Auparavant, une dizaine d’entreprises d’Auvergne-Rhône-Alpes reconverties avaient dénombré 450.000 masques invendus début juin, tandis que les stocks de tissu représentent encore potentiellement 14 millions de masques.