Les exportations algériennes de gaz en berne en Europe avec une très forte chute en Espagne

L’Algérie a enregistré une chute de 25,78% de ses exportations en hydrocarbures au terme du premier trimestre 2020 par rapport à la même période en 2019. Ses exportations de gaz vers l’Espagne ont reculé de 52,83%, contre 33% vers Italie et 31,22% vers la France, selon les douanes algériennes. Le pays n’est plus le premier fournisseur de l’Espagne.
Sputnik

Constituées à près de 93% d’hydrocarbures, les exportations algériennes ont baissé de plus d’un quart au premier trimestre 2020 par comparaison avec la même période en 2019, indique un bilan des douanes algériennes relayé par l’Algérie Presse Service (APS). Les exportations de gaz vers les pays d’Europe du Sud (Espagne, la France et l’Italie) ont été fortement impactées par la crise du Covid-19 qui a engendré un effondrement des prix sur les marchés internationaux. Une situation qui a fait perdre à l’Algérie sa place de premier fournisseur de l’Espagne qui a préféré se tourner vers le marché américain. De son côté, la Société nationale algérienne des hydrocarbures (Sonatrach) en a profité pour prendre le contrôle du gazoduc offshore Medgaz qui relie l’Algérie à l’Espagne, devenant l’actionnaire majoritaire de la compagnie qui le gère et l’exploite, Medgaz SA.

État des lieux

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Le bilan des douanes algériennes informe que les exportations en hydrocarbures du pays ont atteint près de 7,04 milliards de dollars à la fin du premier trimestre 2020, contre 9,48 milliards à la même période en 2019, soit une baisse de 25,78%.

Ainsi, l'Italie est le premier client de l’Algérie avec 1,17 milliard de dollars, malgré une baisse de plus de 33%. La France est deuxième avec un milliard dollars et un recul de 31,22%. L’Espagne, troisième avec 627,85 millions dollars et une dégringolade de 52,83%.

L’Espagne se tourne vers d’autres clients

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La chute des prix du gaz engendrée par le ralentissement de l’économie mondiale en raison de la pandémie de Covid-19 a poussé l’Espagne à se fournir auprès d’autres producteurs dont les prix sont plus compétitifs.

En effet, selon le quotidien espagnol El Confidencial du 11 mai qui présente des statistiques fournies par la Cores, société qui gère les réserves espagnoles d’hydrocarbures, les États-Unis ont augmenté leurs exportations vers l’Espagne, dépassant celles de l’Algérie pour le deuxième mois consécutif.

Les entreprises américaines ont augmenté leurs ventes à l’Espagne de 467% au cours des deux derniers mois, alors que les exportations algériennes ont diminué de 30%. Entre janvier et mars, l'Espagne a importé 20.251 GWh de GNL américain contre 19.748 GWh algérien.

Medgaz passe sous contrôle algérien

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Dans ce contexte, en prévision de la reprise de l’économie mondiale après le déconfinement, Sonatrach a profité de l’occasion pour racheter les actions détenues par la compagnie espagnole Cepsa Holding dans la société Medgaz SA, devenant l’actionnaire majoritaire, indique un communiqué de Sonatrach publié sur son site officiel. La note informe que la société algérienne a acquis le 30 mai 19,10% des actions détenues par la compagnie Cepasa Holding dans le gazoduc Medgaz, augmentant sa participation de 8,04% dans la société qui le gère.

«La participation de Sonatrach passe ainsi de 42,96% à 51 % dans la société Medgaz SA», précise la note qui ajoute que les 49% restants sont détenus par son partenaire historique espagnol Naturgy. La Sonatrach «renforce ainsi sa position en tant que fournisseur majeur et fiable du gaz algérien aux clients importateurs vers l'Europe, en particulier la péninsule ibérique à travers le gazoduc Medgaz», souligne le document.

Sonatrach, qui exporte actuellement 8,2 milliards de mètres cubes vers l’Espagne via le gazoduc Medgaz, augmentera sa capacité à 10,2 milliards au cours du 1er trimestre 2021 grâce à un quatrième turbo-compresseur à la station de Beni-Saf, dans l’ouest de l’Algérie.

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