Jean-Luc Mélenchon a réagi à l’actualité américaine et à la récente manifestation en hommage à Adama Traoré en France, lors d’une conférence à Marseille, ce samedi 6 juin. À propos de la police, il a en particulier pointé du doigt les contrôles aux faciès, affirmant que les statistiques pour les contrôles d’identité variaient en fonction de la couleur de peau.
«Comment se fait-il que 80% des jeunes gens qui ont la peau blanche n'ont jamais été contrôlés et que 85% de ceux qui sont, soit de couleur de peau noire ou d'origine ethnique prétendue de l'extérieur, aient été contrôlés? Donc c'est un problème pour tous ceux qui aiment la République, ce n'est pas notre France, ça!», a-t-il déclaré devant les caméras.
Revenant également sur les révélations du site Streetpresse, selon lesquelles des milliers de policiers s’échangeraient des messages à caractère sexiste et raciste sur un groupe privé Facebook, Jean-Luc Mélenchon a fait part de son indignation. Il a appelé les policiers à respecter «les valeurs républicaines» ou à quitter les rangs de forces de l’ordre.
Préjugés, racisme et discrimination en France
Le chef de file LFI a également tenu à donner son opinion sur la récente polémique concernant Camélia Jordana. Le 23 mai dernier, la chanteuse avait en effet expliqué sur France 2 avoir peur de la police. Elle avait en outre déclaré que des banlieusards se faisaient «massacrer pour nulle autre raison que leur couleur de peau». Le ministre de l’Intérieur avait alors réagi.
«Récemment encore, une personnalité du monde de la culture a dit qu'elle se sentait en insécurité devant la police, et aussitôt il y a eu un concert pré-arrangé de dénonciations, comme si ce qu'elle disait ne correspondait pas au vécu et au ressenti de milliers de gens, et qu’une certaine forme de préjugés, d'acharnement à caractère discriminatoire et à contenu raciste évident, n'existait pas dans ce pays», a affirmé Jean-Luc Mélenchon en conférence de presse.
Le député a enfin précisé que l’affaire Adama Traoré restait selon lui «non réglée». Il a établi un parallèle entre son décès et celui de Georges Floyd, expliquant que les deux hommes étaient morts «du même geste».