La nouvelle mouture du projet de révision constitutionnelle, en Algérie, continue de susciter le débat, en particulier autour de ses deux articles 30 et 95. Ceux-ci autorisent le Président de la République et chef suprême des Forces armées, avec l’accord des deux tiers du Parlement avec ses deux chambres, à envoyer des troupes militaires à l’étranger en cas de nécessité impérieuse pour la sécurité et la défense nationale. En réponse aux détracteurs de ces deux articles, Mohamed Laâgab, chargé de mission à la présidence de la République, a expliqué lors d’un passage à la Chaine 1 de la Radio nationale la nécessité d’adopter cette réforme, tout en écartant un quelconque changement dans la doctrine strictement défensive de l’Armée nationale populaire (ANP).
La nouvelle donne stratégique régionale
Face à cette situation inédite et dangereuse, M.Laâgab a affirmé que «la défense et la préservation de la stabilité et de la sécurité du pays et de sa souveraineté peuvent se faire parfois en dehors des frontières», pointant du doigt la «présence de groupes terroristes, d’armées étrangères et de mercenaires, etc., dans les pays voisins». «Il est inconcevable que l’armée algérienne reste à l’intérieur de ses frontières en train de regarder les terroristes qui n’attendent que le moindre défaut d’inattention pour s’infiltrer à l’intérieur du pays, comme cela a été le cas lors de l’attaque de Tiguentourine», a-t-il ajouté, soulignant que «c’est une nouvelle situation, qu’il faut prendre en considération».
Quid de la doctrine de l’ANP?
«La constitutionnalisation de cette disposition ne signifie en aucun cas un changement de la doctrine de l’armée algérienne qui demeure celle de protéger le pays», a déclaré le responsable, soutenant que «l’Algérie demeurera un pays non agressif».
Le fait que le Président de la République ne pourra plus, selon l’article 95 de la nouvelle Constitution, décider de l’envoi de troupes à l’étranger que si et seulement s’il a l’accord des deux tiers du Parlement a été considéré par un bon nombre d’experts sécuritaires comme une protection pour l’armée algérienne.