Lors d’une réunion ministérielle le 28 mai, Édouard Philippe a lâché une plaisanterie à propos de Jean-Jacques Bourdin, d’après les informations du Canard enchaîné. Au moment de conclure le conseil, lequel se tenait en ligne, le Premier ministre a demandé à ses interlocuteurs: «qui fait une matinale demain?». La porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, a répondu qu’elle allait se rendre «chez Bourdin».
Fou rire chez le ministre, qui a ensuite répondu «ce serait bien de mettre en avant les 80km/h». Il faisait référence au lourd excès de vitesse de l’intervieweur de RMC et BFM TV. Quelques jours plus tôt, celui-ci a été contrôlé à 186 km/h en revenant à Paris depuis le sud de la France.
Un déplacement qui était en plus interdit, puisqu’il violait l’interdiction en vigueur au moment des faits de dépasser le périmètre des 100 kilomètres autour du domicile. Sibeth Ndiaye n’a bien entendu pas évoqué ce fait divers devant le présentateur.
Période tendue
Une blague visant à détendre l’atmosphère? Les derniers jours sont en tout cas difficiles pour Édouard Philippe, entre les plaintes à son égard pour la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement, les rumeurs de son départ au profit de Jean-Yves Le Drian, ou encore son affrontement le 28 juin avec Jean-Paul Lecoq (député PCF) au Havre, ville dans laquelle il s’est présenté aux municipales.
Le Premier ministre y avait obtenu 43,60% des voix le 15 mars, contre 35,88% pour son rival. Le candidat communiste, s’il compte déjà sur le soutien du PS, est entré en discussion avec le représentant d’EELV, ayant obtenu 8,28% des voix, seul moyen pour assurer sa victoire. Dans le cas où Édouard Philippe gagne mais reste à Matignon, c’est le maire actuel, Jean-Baptiste Gastinne (LR) qui restera à son poste.