Le parquet de Strasbourg a annoncé jeudi 4 juin la saisie de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) pour qu'une enquête soit menée après que des images de vidéosurveillance ont montré un policier frapper un homme en garde à vue.
Mercredi, «le procureur a saisi l'IGPN d'une enquête ouverte du chef de violences commises par un dépositaire de l'autorité publique», a appris l'AFP auprès du parquet, confirmant une information de Rue89 Strasbourg.
Dans le procès-verbal rédigé par les enquêteurs, il lui était reproché d'avoir été agressif et d'avoir essayé de mettre un coup de poing à un policier.
«Un coup de poing dans la tête»
Mais lors de l'audience, son avocate, Me Kaoutare Choukour, a demandé à visionner les images de vidéosurveillance du commissariat, placées sous scellés.
«Les images étaient choquantes, éloquentes, édifiantes», a déclaré à l'AFP Me Choukour. «On voit clairement mon client qui arrive menotté dans le couloir juste avant les geôles. Aucune résistance ou agressivité. Le policier le démenotte, mon client lève son coude pour protéger son visage, de peur. Au moment où il fait ça, le policier lui met un coup de poing dans la tête». Un coup confirmé par l'expertise médicale.
Après le visionnage de ces images lors de l'audience, le procureur a demandé que la lumière soit faite sur ces actes de violence.
Sylvain André, délégué départemental du syndicat Alternative Police CFDT Bas-Rhin, se satisfait «que l'IGPN soit saisie, parce que c'est un organe indépendant qui va permettre de définir s'il y a eu violence».
Les syndicats de policiers relèvent aussi que l'actualité, en France et aux États-Unis notamment, ne joue pas en leur faveur.
Le prévenu a été relaxé pour les violences et l'usurpation d'identité, mais condamné à quatre mois d'emprisonnement, aménageables, pour le vol de vélo.