Le mystérieux visiteur interstellaire était un «iceberg à hydrogène moléculaire»

Le secret d’Oumuamua, ce visiteur interstellaire aperçu en 2017, a été percé: c’est «un iceberg gelé d'hydrogène moléculaire», affirment les astronomes des universités de Chicago et Yale.
Sputnik

Le 19 octobre 2017, les télescopes ont enregistré une forme allongée qui se déplaçait comme une comète mais sans queue apparente. L’objet en a dérouté plus d’un, certains allant jusqu’à affirmer qu’il pourrait s’agir d’une sonde extraterrestre. Il a été baptisé Oumuamua, qui signifie «messager venu de loin arrivé en premier» en hawaïen. Mais les astronomes de l’université Yale et de celle de Chicago ont trouvé une explication.

«Il s'agit d'un iceberg gelé d'hydrogène moléculaire. Cela explique chaque propriété mystérieuse à son sujet. Et si c’est vrai, il est probable que la galaxie contienne plusieurs objets similaires», a déclaré Darryl Seligman, chercheur à l’université de Chicago, dans un communiqué publié sur le site de l’établissement.

L’étude rappelle que l’objet avait accéléré d'une manière qui ne pouvait pas être expliquée par la gravité. Les comètes peuvent parfois manifester une telle accélération, mais cela provient de la glace à la surface qui brûle à la chaleur du soleil. Ainsi, les comètes typiques possèdent des queues visibles, ce qui n’était pas le cas d’Oumuamua.

Les astronomes sont alors partis du fait qu'il pouvait s'agir d'une comète dont la queue était tout simplement invisible pour les télescopes.

La forme expliquée elle aussi

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Connaissant l’emplacement d’Oumuamua, sa vitesse ainsi que l’énergie qu’il devait recevoir, ils ont vérifié la liste des matériaux pour sélectionner ceux qui seraient capables de conférer à Oumuamua l'accélération observée.

«Le seul type de glace qui explique vraiment l'accélération est l'hydrogène moléculaire», a déclaré Darryl Seligman.

La glace de cette molécule est une substance qui ne se forme que lorsque la température est juste au-dessus du zéro absolu. Elle ne réfléchit pas la lumière et n’en produit pas en brûlant, ce qui fait que les télescopes ne peuvent pas la voir, précise le communiqué.

Pour ce qui est de sa forme, selon Darryl Seligman, l'objet serait constamment réduit par les particules énergétiques dans l'espace et la lumière du soleil qui éliminent l'hydrogène de la surface.

«Imaginez ce qui arrive à un savon. Il commence comme un rectangle assez régulier, mais au fur et à mesure que vous l'utilisez, il devient plus petit et plus fin.»

L’article à ce sujet a été accepté pour publication dans un prochain numéro d'Astrophysical Journal Letters.

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