«D'Adama Traoré à George Floyd, même institution, même lutte!», «Black Lives Matter» (La vie des Noirs compte), «La police assassine!» disaient notamment les pancartes brandies par les manifestants, pour la plupart jeunes et souvent masqués.
Réunis dès 18h devant la préfecture, ils répondaient à un appel lancé sur les réseaux sociaux et relayé notamment par le «collectif Sélom et Matisse», constitué après la mort en 2017 à Lille de deux jeunes de 20 et 18 ans, percutés par un TER alors que la police intervenait dans le quartier.
Appelés à un simple «rassemblement», les participants se sont finalement dirigés vers le centre-ville, où ils ont défilé rapidement et en ordre dispersé, mais généralement dans le calme, scandant «tout le monde déteste la police» ou «police partout, justice nulle part».
«"Je n'arrive plus à respirer" ont été les derniers mots d'Adama Traoré [...] "I can't breathe" ("Je ne peux pas respirer") ont été les derniers mots de George Floyd», déplorait une pancarte, faisant référence à la mort de cet Américain noir de 46 ans qui a déclenché une vague de manifestations aux États-Unis.
«On parle des États-Unis comme si ça n'arrivait jamais ici. Ici, le ministre de l'Intérieur lui-même assure que ça n'existe pas. Mais ce qu'on a vu lors du mouvement des Gilets jaunes, les brutalités, les mutilations, ça fait des décennies que les quartiers populaires le subissent!», a regretté Mélanie, 34 ans, dénonçant un «racisme systémique» en France.
«Moi aussi, j'ai peur de la police! Tout le temps ! Je n'ai pas du tout confiance», a confié Candice, 21 ans, évoquant les mots de la chanteuse Camélia Jordana qui avait accusé fin mai sur France 2 les policiers de «massacrer» des hommes et femmes pour leur couleur de peau.
La manifestation s'est dispersée dans le calme un peu avant 20h30.