«Les oppresseurs ce sont eux»: la sœur d'Adama Traoré appelle à manifester malgré l'interdiction

Assa Traoré a maintenu l'appel à la mobilisation en soutien à son frère Adama, mort lors de son interpellation, après que le préfet de police l'a interdite le motivant par le fait que l'action puisse «rassembler de nombreuses personnes» et provoquer des «débordements».
Sputnik

La sœur d'Adama Traoré et porte-parole du comité la Vérité pour Adama a publié un message ardent sur les réseaux sociaux du collectif, déterminée à maintenir la mobilisation ce 2 juin sur le parvis du tribunal de Paris.

«Le rassemblement est maintenu», a lancé Assa Traoré. «Les oppresseurs ce sont eux. Le peuple sort dans la rue pour dénoncer et demander justice pour Adama, justice pour George Floyd, justice pour toutes les victimes.»
«Un pays sans justice c'est un pays qui appelle à la révolte», a-t-elle en outre scandé.

Peu après l'annonce d'Assa, le collectif a constaté sur Twitter que les forces de police avaient été déployées à son domicile parlant d’une «intimidation inacceptable».

Interdiction

Selon le préfet de police Didier Lallement, le rassemblement prévu mardi à 19h00 «n'a fait l'objet d'aucune déclaration préalable et pouvant rassembler de nombreuses personnes, n'est pas autorisé». En outre, «la tonalité de l'appel à manifester relayé par les réseaux sociaux laisse craindre que des débordements aient lieu sur un site sensible».

Floyd et Traoré

Assa Traoré a constaté sur RMC des similarités entre la mort de son frère, un jeune homme noir de 24 ans décédé en 2016 à Beaumont-sur-Oise lors de son interpellation, et le meurtre de George Floyd à Minneapolis.

«Il a pris le poids de policiers sur le corps, mon frère aussi. Le poids de trois gendarmes, plus de 250 kilogrammes. Ils ont eu les mêmes mots: "Je n'arrive pas à respirer"», a-t-elle expliqué.

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La sœur a d'ailleurs affirmé posséder des éléments qui prouvent que «la juge a subi des pressions pour exonérer et couvrir les gendarmes».

«Dans l'affaire Adama Traoré, la justice a peur de la vérité», a-t-elle déclaré. «On a voulu y croire. J'y croyais, mais je ne crois plus en la justice. La reconstitution a été refusée à chaque fois. On n'est pas dans une vraie enquête mais dans un déni de justice.»

Le 24 mai, George Floyd, un Afro-Américain de 46 ans, a été arrêté par les forces de l’ordre de Minneapolis. L'homme a été plaqué au sol par des policiers dont un a maintenu son genou sur le cou de l’Afro-Américain qui ne cessait de répéter qu’il ne pouvait pas respirer.

Selon une autopsie indépendante, il s'agit d'un homicide dû à «une pression forte et prolongée».

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