Après le rappel le 27 mai de l’ambassadeur d’Algérie en France, le ministre algérien des Affaires étrangères Sabri Boukadoum a pris part ce lundi 1er juin à la réunion de consultations de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée populaire nationale (APN) lors de laquelle il a appelé à un consensus national autour des politiques extérieure et de défense du pays, rapporte la Radio nationale algérienne.
«Les secteurs de la politique extérieure et de la Défense nationale doivent faire l'objet d'un consensus national à l’intérieur du pays», estime le chef de la diplomatie algérienne.
«Il ne faut pas qu'il y ait de différends sur ces deux secteurs dont les prérogatives relèvent du Président de la République, comme c’est le cas dans tous les pays du monde», a-t-il ajouté.
Pour «une Algérie nouvelle»
Dans ce cadre, Sabri Boukadoum a énoncé trois axes de redéploiement de la diplomatie algérienne à l’aune des grands bouleversements mondiaux: la souveraineté, la sécurité et le développement. L’action diplomatique doit être menée «de façon à assurer la défense des intérêts suprêmes de la nation, la préservation de la sécurité nationale et la réalisation d'une décision souveraine et indépendante avec une meilleure exploitation des opportunités du partenariat et de coopération au service du développement», a-t-il expliqué.
Réaction de la France
La porte-parole du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, Agnès von der Mühll, a réagi le 28 mai à la décision des autorités algériennes de rappeler leur ambassadeur pour consultations suite à la diffusion par France 5 et LCP de deux documentaires sur le Hirak en Algérie jugés «comme des attaques contre le peuple algérien et ses institutions, dont l'Armée nationale populaire (ANP)».
Elle a insisté sur le fait que «l’ensemble des médias jouissent d’une complète indépendance qui est protégée par la loi en France», soulignant que son pays «respecte pleinement la souveraineté de l’Algérie». «Nous entendons, sur cette base, continuer à travailler à l’approfondissement de la relation bilatérale», a-t-elle conclu.