L’Arabie prend des risques dans la guerre des prix pétroliers, selon le Financial Times

Riyad a pris une décision risquée de dépenser plus de 40 milliards de dollars de ses réserves d’or et de devises pour acheter des actifs européens et américains alors que ses recettes pétrolières diminuent en raison de la guerre des prix, relate le Financial Times.
Sputnik

Les réserves d'or et de devises saoudiennes ont diminué de 21 milliards de dollars en avril, après avoir chuté de 24 milliards en mars, alors que le pays cherche à compenser la perte de ses recettes pétrolières en rachetant des actifs étrangers en pleine pandémie de Covid-19, a annoncé le Financial Times se référant à la banque centrale du royaume.

Le ministre saoudien des Finances Mohammed Al-Jadaan a confirmé qu’au printemps plus de 40 milliards de dollars des réserves de change avaient été «exceptionnellement» transférés au fonds d'investissement de l’État saoudien PIF (Public Investment Fund) qui achète des actifs en Europe et aux États-Unis, selon le journal.

Des investissements à risque

Utiliser les réserves d’or pour investir est une décision controversée qui s’expliquerait par de graves problèmes économiques provoqués en Arabie saoudite par la guerre des prix pétroliers, selon le Financial Times.

L'Arabie saoudite espère une amélioration du marché du pétrole dans les mois à venir
Le royaume, qui optait autrefois pour des actifs sûrs comme les titres du gouvernement américain, a changé sa politique économique de façon spectaculaire. Déjà au premier trimestre, le PIF saoudien a dépensé au moins huit milliards de dollars pour acheter des parts de BP, Royal Dutch Shell, Total, Boeing, Citigroup, Disney et Facebook.

Les autorités saoudiennes affirment avoir assez de réserves d’or et de devises pour garantir la stabilité de l'économie nationale et en investir une certaine partie en prenant des risques. Le ministre des Finances Al-Jadaan a souligné que, dans les mois à venir, il fallait s’attendre à d’autres investissements du PIF, présidé par le prince héritier Mohammed ben Salmane.

Difficultés économiques de Riyad

Dans le même temps, la croissance rapide du déficit budgétaire a déjà contraint l'Arabie saoudite à augmenter les emprunts et à prendre des mesures d'austérité. Le pays a notamment fait tripler la TVA à 15% et a cessé de payer l’allocation de vie chère pour les employés du secteur public qui emploie la plupart des travailleurs saoudiens. Riyad a en outre réduit ses dépenses publiques et a repoussé la réalisation de certains projets, rappelle le Financial Times.

Discuter