Gelée dans le contexte des manifestations des Gilets jaunes qui ont débuté le 17 novembre 2018, la taxe carbone semble refaire surface et pourrait repartir à la hausse. L’idée est notamment défendue par le directeur de la Toulouse School of Economics, Christian Gollier, qui est membre de la commission des 26 économistes devant conseiller Emmanuel Macron sur les grands défis économiques de l'après-crise.
«Je pense qu'il faut lui donner une seconde chance», a-t-il déclaré sur BFM Business ce 1er juin.
Il a toutefois précisé qu’il était nécessaire d'adapter la taxe carbone «aux informations nouvelles qui sont apparues, notamment l'importance cruciale d'avoir un système d'incitations qui soit compatible avec la réduction des inégalités», soit de ne pas léser les intérêts des Gilets jaunes.
«La taxe carbone a cet avantage de pouvoir générer des recettes fiscales supplémentaires qui peuvent être distribuées […] vers les agents économiques qui sont les plus vulnérables», a expliqué Christian Gollier.
Surtout, a-t-il encore faire remarquer, il importe d’«empêcher certains agents économiques d'être exemptés de cette taxe», car cette exemption avait constitué l’un «des éléments moteurs de la crise des Gilets jaunes».
En effet, les automobilistes devaient payer la taxe carbone, alors que les avions ou les taxis en étaient exemptés.
La taxe
Face aux protestations des Gilets jaunes, le gouvernement avait annulé la hausse prévue au 1er janvier 2019, la taxe restant ainsi inchangée. La France, qui veut atteindre la neutralité carbone en 2050, devrait faire monter la taxe à 90 euros la tonne en 2020 puis l'augmenter à 775 euros en 2050, avait précédemment rappelé l’AFP.
La Commission européenne souhaite pour sa part étendre le système d'échanges de quotas d'émission de CO2 au secteur maritime et réduire le nombre de quotas alloués gratuitement aux compagnies aériennes, avait fait savoir le quotidien Les Échos.