Les forêts boréales canadiennes sont en train de changer petit à petit de visage, comme le révèlent plusieurs experts interrogés par Radio-Canada.
Des prédictions basées sur des simulations montrent que certaines espèces d’arbres seront remplacées par d’autres à long terme. Ainsi, les feuillus devraient prendre le pas sur les conifères dans certaines régions, rapporte Radio-Canada.
«C'est une prise de conscience importante. Les paysages forestiers vont changer. Les prochaines générations vont voir une forêt boréale qui est différente. […] On passerait du royaume du sapin de Noël au royaume de l'érable, si on en croit les processus des changements climatiques», explique à Radio-Canada Évelyne Thiffault, professeure au Département des sciences du bois et de la forêt de l'Université Laval.
Certains changements sont déjà perceptibles sur le terrain. Dans la forêt Montmorency par exemple, une forêt d'étude québécoise, les scientifiques ont découvert que la période de croissance des arbres s’était allongée de 30 jours en 40 ans, à cause du réchauffement des sols.
Accompagner le changement
Une situation qui pose un dilemme aux spécialistes, selon Radio-Canada. Faut-il accepter le changement ou tenter de le juguler?
Un reboisement progressif à l’aide de feuillus, et non plus de résineux, pourrait également être envisagé, pour accompagner les changements dans le paysage, rapporte Radio-Canada. Une mesure néanmoins difficile à mettre en œuvre, seul 1% du reboisement au Québec étant actuellement réalisé à base de feuillus.
«Une augmentation du reboisement en essences feuillues nécessiterait une adaptation de l’ensemble de la filière de reboisement qui, actuellement, est majoritairement axée sur le reboisement d’essences résineuses», explique à Radio-Canada un porte-parole du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs.