La police de Minneapolis a délibérément utilisé du lacrymogène contre des journalistes, dont l'équipe de tournage du média américain Vice, rapporte le correspondant Mikhaïl Turguiev de RIA Novosti présent sur les lieux et lui aussi aspergé de lacrymogène au visage.
Une équipe de tournage de Vice de quatre personnes et le correspondant de l'agence RIA Novosti se sont retrouvés dans une station-service, dans la zone des émeutes. Après la dispersion des manifestants, les militaires de la Garde nationale ont autorisé la presse à y rester. Les journalistes, les propriétaires de la station-service et les agents de sécurité sont restés sur place.
Ensuite, comme le rapporte le correspondant, une voiture de police est apparue sur la route et les policiers ont tiré des balles en caoutchouc. Après avoir entendu des cris disant que c'était une propriété privée et que ces personnes la protégeaient, ainsi que des cris «presse!», les forces de l’ordre ont cessé les tirs, mais en pointant leurs armes sur les gens, elles sont entrées dans la station-service et ont demandé à tout le monde de rester dans le bâtiment.
Les journalistes se sont mis à genoux en montrant leurs cartes. Malgré cela, un policier a aspergé du gaz lacrymogène au visage d’un membre de l'équipe qui s'était présenté comme journaliste.
Par la suite, explique le correspondant de RIA Novosti, un policier l’a aspergé de spray au visage et ce après que lui a tendu sa carte de presse.
Vidéo du gazage
Une vidéo montrant l'utilisation de gaz lacrymogène par des policiers de Minneapolis contre le journaliste de Vice est ensuite apparue sur les réseaux sociaux.
Les images montrent qu’il répète «Je suis de la presse» plusieurs fois. Alors que les policiers lui demandent de se mettre à terre, il présente sa carte de presse, qui est visible sur la vidéo.
Toutefois, malgré le document dans sa main, un policier l’asperge de gaz lacrymogène sans aucune justification ou explication contre une personne non armée et faisant partie des médias.
La vidéo se termine avec les forces de l’ordre qui lui ordonnent de se diriger dans la voiture de police.
Moscou a réagi
Suite à cette situation visant des journalistes dont celui de l’agence RIA Novosti, le ministère russe des Affaires étrangères a qualifié de «manifestation de violence injustifiée» le fait d’avoir pulvérisé du gaz lacrymogène délibérément sur des membres des médias.
«Nous sommes préoccupés par la multiplication des violences policières et des arrestations injustifiées contre les journalistes au cours de leur couverture des manifestations qui ont éclaté après le meurtre de George Floyd aux États-Unis. Nous jugeons inacceptable que les forces de l'ordre américaines aient utilisé des armes spéciales, à savoir des balles en caoutchouc et aérosols lacrymogènes, contre les médias après avoir présenté une carte de presse. En particulier, nous considérons comme une manifestation de violence injustifiée la pulvérisation délibérée par la police de Minneapolis de gaz lacrymogène au visage du correspondant de RIA Novosti Mikhaïl Turguiev, malgré son identification comme journaliste», a déclaré le ministère dans un communiqué.
Des manifestations aux USA
Des heurts entre manifestants et policiers ont secoué le 30 mai plusieurs grandes villes des États-Unis, placées sous couvre-feux pour tenter de calmer la colère qui s'est emparée du pays depuis le décès de George Floyd.
Décès qui a provoqué des tensions
George Floyd, un Afro-Américain âgé de 46 ans, est décédé le 25 mai juste après avoir été arrêté par la police, qui le soupçonnait d'avoir voulu écouler un faux billet de 20 dollars. Lors de l'intervention, il a été plaqué au sol par un agent qui a maintenu son genou sur son cou pendant de longues minutes. À en juger par une nouvelle vidéo qui a surgi le 28 mai, pas un, mais trois policiers ont mis leur genou sur cet homme.
D’abord, Floyd fait savoir qu’il ne peut pas respirer, avant de perdre connaissance et décéder ensuite aux soins intensifs. Quatre officiers de police ont été licenciés en lien avec ce drame. Un d’entre eux a été inculpé pour homicide involontaire.