Quelques milliers de personnes étaient rassemblées ce samedi 30 mai au matin devant l'usine Renault de Maubeuge (Nord), à l'arrêt depuis vendredi, pour manifester contre la décision du constructeur automobile de supprimer 15.000 emplois dans le monde, dont 4.600 en France.
Les manifestants ont entamé peu après 10h00, à l'appel de l'intersyndicale de l'usine (CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC, Sud), une marche partant du site pour rejoindre l'hôtel de ville de Maubeuge, à environ six km de là.
«C'est un séisme qui est en train de se passer. Nous voulons garder notre entreprise ici. Aujourd'hui cette manifestation est très importante, même si ce n'est qu'une première étape, pour montrer au gouvernement et à Renault que les salariés et les habitants de cet arrondissements sont attachés à cette entreprise et qu'on est soutenus. On a besoin de ces emplois, sinon c'est un territoire complet qui va mourir!», a déclaré à l'AFP Jérôme Delvaux, secrétaire du syndicat CGT-MCA.
«Le Kangoo doit rester à MCA», «Défendons nos emplois, non au transfert de l'usine de Maubeuge à Douai», «Senard: trahison, Macron: tiens ta parole !», indiquaient les banderoles.
«C'est pas le patronat qui fera la loi, la vraie démocratie elle est ici!», scandaient aussi les manifestants, dont la quasi-totalité portait un masque.
De nombreux élus avec écharpe tricolore défilaient également dans le cortège.
Mardi, quelque 250 personnes, dont le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand, s'étaient déjà mobilisés.
Le site, qui emploie environ 2.100 personnes tous statuts, est à l'arrêt depuis le 29 mai. La direction, en difficulté, envisage le transfert de production des utilitaires électriques Kangoo à Douai (environ 2.900 employés), à environ 70 km de là.