La chair des herbivores n’était pas la seule nourriture de grands prédateurs qui peuplaient notre planète pendant le Jurassique supérieur, indique une étude de paléontologues américains publiée dans la revue PLOS One.
Comme l’a montré l’analyse des plus de 2.300 os de dinosaures théropodes découverts dans le Colorado dont des allozaures, des ceratosaurus, des torvosaurus ainsi que des saurophaganax, ces prédateurs consommaient souvent des charognes et de la chair de leurs congénères.
«Les prédateurs sont paresseux et ils préfèrent généralement la nourriture la plus facile. Si vous ne mâchez que des os d'orteils, vous êtes probablement en retard à la fête et quelqu'un d'autre a mangé toutes les bonnes choses en premier et c'est tout ce qui reste», explique Stephanie Drumheller de l’université du Tennessee.
Il s'est avéré que sur un grand nombre d'os d’allozaures et d'autres prédateurs de cette époque, environ un tiers des échantillons étudiés, il y avait des fissures caractéristiques laissées par les dents d'autres dinosaures, surtout des allozaures et des ceratosaurus.
Après avoir combiné ces données avec les résultats d'une analyse similaire pour les os de dinosaures herbivores, les scientifiques ont établi qu'une victime sur cinq des prédateurs en question était un congénère.
D’après Stephanie Drumheller, cela signifie que les dinosaures carnivores manquaient constamment de nourriture pendant le Jurassique supérieur, ils étaient donc prêts à manger non seulement des charognes, mais aussi à attaquer leurs semblables.
Il s’agit de la première preuve montrant que les allozaures pouvaient être des cannibales et obtenaient leur nourriture pas seulement grâce à la chasse en meute, mais aussi par d'autres moyens. C’est pourquoi cette découverte jette la lumière sur leur rôle dans les écosystèmes de la période en question.