Alors que la tension ne cesse de monter à Minneapolis après le décès d’un Afro-Américain, une équipe de CNN a été arrêtée par les forces de l’ordre alors que les journalistes couvraient la troisième nuit de violences. Le moment de leur interpellation a été diffusé en plein direct.
Dans cette vidéo de près de sept minutes, le journaliste, Omar Jimenez, qui fait face à des policiers en tenue anti-émeutes, demande: «Placez-nous où vous le souhaitez, on s'écarte de votre chemin. Dites nous où vous voulez qu'on se mette, on s'écarte de votre chemin jusqu'à l'intersection».
Et pendant que la caméra continue à tourner, deux policiers se saisissent de son micro pour lui passer des menottes. Il demande alors pourquoi il est arrêté, la question reste sans réponse. La caméra diffuse toujours en direct les journalistes qui tentent d'en savoir plus.
«Notre photographe, avec qui nous sommes en contact, nous dit qu'ils ont été arrêtés parce qu'ils se trouvaient à un endroit où ils n'avaient pas le droit d'être», finit par annoncer un journaliste en plateau, rappelant que l'équipe avait proposé de se déplacer.
«Une violation claire du Premier Amendement»
L’interpellation des journalistes a fait réagir la chaîne d’information:
«Un reporter de CNN et son équipe de production ont été arrêtés ce matin à Minneapolis pour avoir fait leur travail, malgré le fait qu’ils se soient clairement identifiés - une violation claire du Premier Amendement. Les autorités du Minnesota, dont le gouverneur, doivent relâcher immédiatement ces trois employés de CNN», a tweeté la chaîne d’information en continu.
CNN a fait savoir peu après que son équipe avait finalement été relâchée.
Minneapolis en proie à des tensions
La situation à Minneapolis reste tendue après le décès d’un Afro-Américain, arrêté par la police qui le soupçonnait d'avoir voulu écouler un faux billet de 20 dollars. Lors de l’intervention, il a été plaqué au sol par un agent qui a maintenu son genou sur son cou pendant de longues minutes. «Je ne peux plus respirer», l'entend-on dire sur un enregistrement de la scène, devenu viral.
Le gouverneur de l'État du Minnesota Tim Walz a signé un décret pour autoriser l'intervention de la garde nationale. 200 policiers de l'État, ainsi que des hélicoptères, doivent également être envoyés sur place.