Togo: Un réseau de malfrats camerounais comprenant des ex-militaires démantelé à Lomé

Un braquage qui a mal tourné au Togo a conduit au démantèlement d’un réseau de malfrats camerounais, dont deux militaires dissidents de l’armée camerounaise. Pourchassés par la police togolaise durant trois semaines, ils ont été finalement arrêtés et présentés à la presse. Ils seront jugés pour détention illégale d’armes et tentative de braquage.
Sputnik

Deux militaires et trois civils camerounais engagés dans une opération de braquage à Lomé ont été arrêtés, a annoncé la police judiciaire togolaise. Accusés de «possession d’armes» et de «tentative de braquage», les cinq individus ont été présentés à la presse locale le 27 mai dernier, soit une semaine après leur arrestation, avant d’être remis en détention en attendant leur jugement.

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Selon Afreepress, une agence de presse togolaise qui rapporte les faits dans le détail, le cerveau du réseau est N’Tanga Mongo Clément ,alias Tony, un  civil camerounais qui avait sous sa coupe deux autres civils et les deux militaires qui auraient déserté l’armée camerounaise à la suite d’une affaire d’armes sorties du magasin de l’armée sans justification.

Selon le récit des faits, livrés aux médias par Douti Yendoubé, commandant de la Brigade de recherches et d’investigations de la DCPJ, ces malfrats, «armés de deux pistolets automatiques», avaient pris en filature un homme d’affaires togolais à bord de sa voiture dans le but de la lui soustraire.

Après avoir échappé à ce braquage, la victime a alerté la police qui s’est immédiatement mise à leurs trousses. Elle a fini par les arrêter trois semaines plus tard.

Pas de mauvaise intention

Face à la presse, la police judiciaire a indiqué que l’intention des prévenus était de voler la grosse cylindrée que conduisait leur cible, au profit d’un «commandant de l’armée camerounaise en service à la présidence camerounaise». Aucune réaction officielle du Cameroun n’a été enregistrée, le 29 mai, jusqu’à 10H GMT.

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La police assure à cet effet que, selon ses investigations, le cerveau de la bande, qui se présentait comme commerçant de voitures, avait déjà reçu «une avance de 36 millions de francs CFA» (environ 55.000 euros) de ce commandant afin de lui «acheter ce véhicule au port de Cotonou».

Les pistolets automatiques et les chargeurs garnis de six cartouches de calibre 9 mm, trouvés au domicile des individus, ont permis à la police judiciaire togolaise de les accuser, en sus de la «tentative de braquage», de «détention illégale d’armes».

Cette version des faits est quelque peu contestée par le présumé cerveau de la bande qui s’est exprimé devant la presse.

«On est venus à Lomé pour acheter des voitures. Mais la pandémie au coronavirus nous a bloqués sur le territoire avec la fermeture des frontières. Je tiens à souligner que nous ne sommes jamais venus ici pour faire quoi que ce soit de mal. Notre seule mauvaise intention était de chercher à arracher de l’argent au monsieur [sic]. On n’a même pas eu l’intention de lui voler sa voiture ou de lui faire quoi que ce soit», s’est défendu N’Tanga Mongo Clément.

Depuis plusieurs mois, des braquages se répètent à Lomé sans que la police togolaise n’arrive à mettre la main sur les voleurs.

Ce 28 mai d’ailleurs, d’autres malfrats poursuivis depuis la frontière Togo-Ghana ont ouvert le feu sur les populations à Bè-kpota, un quartier populaire de Lomé, faisant deux blessés graves, selon Togobreakingnews, un autre média togolais, avant de s’enfuir. Ils sont actuellement recherchés.

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