Tollé chez les partisans de la Ligue, parti de Matteo Salvini, après des révélations du quotidien italien La Verità le 21 mai. Une conversation Whatsapp impliquant le magistrat Luca Palamara, en lien avec les poursuites judiciaires contre l’homme politique, remet en cause l’impartialité de la justice italienne.
Lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, M.Salvini a mis en place des politiques antimigratoires, interdisant notamment les bateaux de diverses ONG de soutien aux migrants en Méditerranée d’atteindre les ports italiens.
En août 2018, il a été attaqué en justice pour «séquestration de personnes, arrestations illégales et abus de pouvoir» dans le cadre du débarquement de 140 migrants en Sicile qu’il avait tenté d’empêcher d’accoster.
«Je suis désolé de dire que je ne vois pas vraiment où Salvini a tort. Des tentatives illégitimes sont faites pour entrer en Italie, et le ministre de l’Intérieur intervient pour empêcher que cela ne se produise», avait alors écrit le procureur de la ville de Viterbe, Paolo Auriemma, s’interrogeant sur l’utilité d’ouvrir une enquête pour cette affaire.
La réponse de Luca Palamara est sans équivoque: «Vous avez raison. Mais maintenant, nous devons attaquer». Les mesures prises par Matteo Salvini à l’époque seraient donc bel et bien légales, mais la justice n’abandonnera pas les poursuites.
Démission des membres de l’Association des magistrats
D’autres conversations entre le magistrat et ses collègues membres de l’Association nationale des magistrats (ANM) à l’encontre de l’homme politique ont été révélées par La Verità, au point que les personnes concernées ont présenté leur démission.
Ancien président de l’ANM, Luca Palamara se trouvait déjà sur le devant de la scène médiatique en 2018, accusé de corruption dans le cadre d’une enquête du ministère public de Pérouse (capitale de la région Ombrie). Il aurait fait preuve de favoritisme contre des voyages et des cadeaux, et aurait notamment facilité la nomination de Giancarlo Longo à un poste de procureur général en échange de 40.000 euros, une accusation néanmoins abandonnée.
Préserver l’indépendance de la justice
À la suite de ces révélations, des députés de la Ligue ont demandé au Président italien Sergio Mattarella de faire ouvrir une enquête, justifiant que «l’indépendance de la politique vis-à-vis du pouvoir judiciaire doit être préservée». Ils ont également exprimé leurs craintes quant au prochain procès de Salvini qui se tiendra dans la ville sicilienne de Catane.