Algérie-Espagne, le nouveau corridor migratoire qui inquiète les autorités espagnoles

En 2020, les Algériens sont devenus la première nationalité de migrants en Espagne, indique un rapport de la Commission européenne cité par El Paìs, précisant que 1.381 personnes ont traversé la Méditerranée. Les autorités espagnoles pointent le rôle des réseaux de trafic de drogue.
Sputnik

Les autorités espagnoles s’inquiètent de la hausse des arrivées de migrants algériens sur les côtes sud du pays qui fait d’eux la première nationalité quant aux flux migratoires en Espagne, rapporte le quotidien espagnol El Paìs qui cite un rapport de la Commission européenne. Le média avance deux raisons. La première est la situation politique et économique de l’Algérie. La seconde: les nouvelles méthodes et les moyens utilisés par les passeurs.

«Il y a eu une légère diminution de la pression migratoire en provenance d’Algérie en avril, principalement liée aux intempéries, mais l’arrivée de migrants irréguliers a presque triplé au cours des trois premiers jours de mai et tout au long du mois de mai 2019», indique le rapport cité par le média.

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Alors que les flux migratoires en provenance du Maroc et des pays subsahariens ont considérablement diminué, souligne le rapport, les Algériens sont les seuls à arriver en masse dans le pays. «La frustration politique qui affecte particulièrement la jeune génération d’Algériens, ajoutée à une situation économique difficile et aux attentes limitées aggravées par la pandémie, continuera peut-être à se renforcer comme incitations migratoires», explique le document de la commission.

Les réseaux de trafic se sont adaptés

L’implication des réseaux de trafic de drogue dans la hausse du flux migratoire sur le nouveau corridor Algérie-Espagne augmente l’inquiétude des autorités espagnoles qui constatent des moyens sophistiqués.

«À moyen terme, la pression migratoire algérienne devrait rester élevée, car les réseaux de trafic ont adapté leur mode de fonctionnement et organisent des départs simultanés pour dépasser la capacité des autorités algériennes malgré les restrictions du Covid-19», affirme le document.

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Selon El Paìs, Europol, Frontex, la police nationale et la garde civile espagnoles ont tiré la sonnette d’alarme contre le danger que font peser les vedettes rapides des trafiquants de drogue utilisées pour transporter les migrants algériens entre Oran et Cabo de Gata. En effet, ces bateaux peuvent faire un aller-retour en quelques heures sans être détectés.

«Des vedettes qui arrivent simultanément de manière coordonnée ont été fréquemment détectées, ce qui rend difficile leur interception» par les garde-côtes espagnols, détaille le document cité par le média.

En 2020, 1.381 Algériens sont arrivés en Espagne, devenant ainsi le groupe le plus important de migrants devant les Marocains, un fait inédit depuis 2016.

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En novembre 2019, lors d’un point presse conjoint à Madrid avec le président du Conseil européen élu Charles Michel, le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez avait appelé l’Union européenne à donner plus de moyens financiers au Maroc afin qu’il puisse renforcer sa lutte contre la migration clandestine. Il avait par ailleurs qualifié le royaume chérifien de partenaire sérieux dans la lutte contre ce fléau.

Pour M.Sanchez, le Maroc est un «partenaire fondamental pour l’Europe et l’Espagne en matière de gestion migratoire». «Grâce à sa collaboration, nous avons pu réduire de 50% les entrées irrégulières en Espagne en 2019», avait-t-il alors souligné, appelant à consacrer plus de fonds à cette lutte, «spécialement ceux destinés aux autorités marocaines».

Le même mois, confirmant les propos de Pedro Sanchez, l'Organisation internationale pour les migrants (OIM) avait annoncé dans un rapport que le Maroc avait réussi à réduire de 33% le nombre de tentatives de migration clandestine durant le premier trimestre de l’année en cours par rapport à la même période l’année précédente.

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