En 200 ans, le champ magnétique de la Terre a perdu 9% de son intensité et continue de s’affaiblir, l’apparition d’une nouvelle zone d’intensité minimale en Afrique en témoigne, a annoncé l’Agence spatiale européenne (ESA) citant des données de sa mission Swarm, une constellation de satellites mise en orbite en 2013.
«Un nouveau minimum oriental de l'anomalie de l'Atlantique sud est apparu au cours de la dernière décennie et n’a cessé de se développer ces dernières années», a indiqué Jürgen Matzka, du Centre allemand de recherche en géosciences.
L’anomalie de l’Atlantique sud est une zone située entre l'Afrique et l'Amérique du Sud où le champ magnétique est plus faible que dans les autres régions du globe. Depuis sa découverte en 1958, cette zone s'est développée et s'est déplacée vers l'ouest à un rythme d'environ 20 kilomètres par an.
«De 1970 à 2020, l'intensité minimale du champ dans cette zone est passée d'environ 24.000 nanoteslas à 22.000», précise l’ESA.
La deuxième zone de faible intensité magnétique, qui a émergé en Afrique du Sud, serait un signe annonçant que l'anomalie de l'Atlantique sud «pourrait se diviser en deux zones distinctes».
Une inversion des pôles Nord et Sud?
Selon une hypothèse de l’ESA, le comportement bizarre du champ magnétique terrestre pourrait s’expliquer par une inversion des pôles Nord et Sud, puisque des études récentes ont montré que la position du pôle magnétique Nord change rapidement.
Quels effets pour l’Homme?
Pour l’instant, l’affaiblissement du champ magnétique, qui protège la Terre des radiations cosmiques et des rayons nocifs du Soleil, ne présente pas de danger pour les humains, estime l’ESA.
Mais il peut poser des problèmes aux satellites et vaisseaux spatiaux qui survolent l’anomalie de l'Atlantique sud puisque les particules chargées venant de l’espace peuvent y pénétrer jusqu’aux altitudes où volent les satellites en orbite basse.