Tout, tout, tout vous saurez tout sur… la Khtena ou la T’hara, termes utilisés en Algérie pour désigner la circoncision. Il faut dire que le Covid-19 a eu des conséquences souvent inattendues sur la société algérienne. Une des plus récentes concerne l’interdiction prise par les autorités algériennes d’organiser des circoncisions collectives, l’événement étant l’occasion de rassembler un grand nombre d’individus dans un même espace.
«Nous faisons un recensement des enfants un à deux mois avant le ramadan. Ensuite, les donateurs décident du nombre qu’il est possible de prendre en charge. Généralement, nous organisons la circoncision d’une dizaine de petits garçons»,indique-t-elle.
L’intervention se déroule dans une clinique privée, comme l’exige la réglementation algérienne. «Nous offrons également aux parents une somme de 15.000 dinars algériens (105 euros) pour que la famille puisse célébrer l’événement.»
Rendez-vous au Mawlid
Selon Dihya, les chirurgiens sont généralement bénévoles et pratiquent cet acte gratuitement, le collectif se charge de payer la clinique, à savoir les frais liés au personnel soignant et au bloc opératoire. L’intervention reviendrait à 10.000 dinars (70 euros) par enfant.
«Par le passé, les familles organisaient des circoncisions durant toute l’année. Cette tradition de circoncire les petits garçons à l’occasion de Leïlat el Qadr est relativement récente. C’est comme le couscous du vendredi, c’est assez nouveau. Nos ancêtres consommaient ce plat au quotidien, ce n’est que récemment que c’est devenu un rituel de le préparer le vendredi. Par contre, la veille du 27e jour, qui est donc la journée du 26e jour du ramadan, la tradition de nos parents était plutôt consacrée au premier jour de jeûne de l’enfant», dit-elle à Sputnik.
Effet de mode
Aïcha Aziza Amamra indique que le choix des dates comme Leïlat el Qadr ou encore le Mawlid serait juste «un effet de mode».
«Ce genre de tradition est institué par des personnes qui ont une certaine influence au sein de la société.»
Pendant des générations, l’ablation du prépuce était du ressort du Khetane ou Tahar, qui pouvait être le barbier ou alors l’imam du quartier. L’intervention se déroulait sans anesthésie, à l’aide d’une paire de ciseaux en acier. Durant les années 1980, certains Khetane utilisaient des bistouris électriques. Les garçons circoncis ont souvent droit à des friandises et à de l’argent liquide. Privilèges qui permettent d’oublier un peu la douleur…