Face à la crise provoquée par le coronavirus, plus d'un chef d'entreprise sur cinq (22%) craint d’être obligé de licencier une partie de ses employés dans un avenir proche, indique une enquête élaborée par la start-up StaffMe. Les résultats de cette recherche ont été rendus publics par Le Parisien.
Environ 20% des effectifs pourraient être touchés par les licenciements, selon les patrons interrogés par StaffMe, société qui se spécialise dans la mise en relation entre entreprises et indépendants et qui coopère avec 3.700 entreprises.
Comme le précise le directeur général de StaffMe, Jean-Baptiste Achard, «beaucoup anticipent la fin du chômage partiel, qui leur a permis de tenir jusqu’ici»:
«Ils ne voient pas d'autre choix que de licencier pour éviter la faillite.»
Selon le baromètre de la chambre de commerce et d'industrie (CCI) rendu public mi-mai, 19% des patrons dans les Hauts-de-France envisagent également de réduire leurs effectifs.
Effets en trompe-l’œil
Si au premier trimestre le taux de chômage a diminué de 0,3 point, ce n’est dû qu’au confinement de la deuxième partie du mois de mars, une situation qui révèle des effets en trompe-l’œil, selon l’Insee. Cette tendance pourrait changer prochainement.
«Si les réductions d'effectifs restent limitées, elles augmentent toutefois légèrement par rapport à mars, et passent davantage par le non-renouvellement de CDD, mais aussi par une hausse des licenciements de CDI ou des ruptures conventionnelles», indique une enquête flash de la Dares, la direction du ministère du Travail qui produit des statistiques, effectuée au mois de mai.
Vers une prolongation du dispositif du chômage partiel?
Des entreprises dans différents domaines ont déjà été touchées par la crise, des milliers d’emplois étant menacés. Ainsi, de grands groupes internationaux, comme Airbnb, Sodexo, TUI, Uber, ont déjà annoncé la réduction de leurs effectifs à venir. D’autres secteurs, tels que l’ameublement, le textile ou encore l’automobile, sont également fragilisés.
Alain Griset, le président de l’U2P, regroupant 2,8 millions d'artisans et commerçants, est certain qu’«il y aura de la casse», mais son ampleur est pour le moment imprévisible:
«Aurons-nous 40.000 faillites d'entreprises, comme c'est le cas chaque année? Ou bien 80.000? 500.000? Tout dépendra de la consommation des ménages. Et de l'accompagnement de l'État: le chômage partiel doit perdurer jusqu'en septembre, voire octobre-novembre.»