Lors de leur rencontre vidéo le 18 mai, Emmanuel Macron et Angela Merkel ont proposé à l’Union européenne un plan de relance économique face à l’impact de la pandémie d’un montant de 500 milliards d'euros.
Cette décision de mutualiser les dettes a été critiquée par l’opposition française. Ainsi, Jean-Luc Mélenchon, de La France insoumise, a dénoncé une «humiliante séance Macron/Merkel où la France fait le porte-serviette du gouvernement de coalition droite/PS en Allemagne». «Ambiance de condominium excluant les autres pays. Plan de relance rikiki. Mesquineries de Merkel. Refus de l'annulation de la dette. Un naufrage dangereux», a-t-il condamné sur Twitter.
Selon Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, «les Français doivent lire entre les lignes des annonces faites par Macron et Merkel: nous allons perdre encore en souveraineté, payer encore plus pour l'UE, et peut-être aller demain vers un impôt européen. Ce n'est pas une "avancée", c'est une fuite en avant fédéraliste!».
Manon Aubry, eurodéputée également de La France insoumise, a tweeté: «Au-delà du budget trop limité (il faudrait au moins 2.000 Mds), l'aide sera conditionnée aux "règles budgétaires". Fin du game et austérité puissance 10 à venir.»
«Accord historique»
D’autre part, Gilles Le Gendre, président du groupe des députés LREM, parle d’un «accord historique»: «Fonds de relance européen de 500 mds EUR! Au-delà du montant record, les deux pays donnent une impulsion politique décisive à l'UE: plus de solidarité, transition écologique plus rapide, souveraineté industrielle renforcée».
Et l'eurodéputée LREM Nathalie Loiseau de lui faire écho: «Le Parlement européen avait montré la voie la semaine dernière, la France et l'Allemagne relèvent le défi pour une réponse commune à la hauteur de la crise. Les lignes bougent, les dogmes tombent».
Le plan franco-allemand
Élément sans précédent dans la construction européenne: il est proposé que ce soutien soit financé par des emprunts de la Commission sur les marchés «au nom de l'UE», souligne l’AFP.
«Ce ne seront pas des prêts mais des dotations» directes aux pays les plus touchés, a martelé Emmanuel Macron.