Jusque-là, c’est à grand renfort de chloroquine, et selon un protocole bien rôdé, que le Togo traitait les cas positifs au Covid-19 nécessitant une prise en charge.
C’est ce qui ressort d’une séance de travail, le 12 mai dernier, avec les responsables de l’université. Les chercheurs avaient exprimé leur satisfaction quant à cette première étape «réussie» ayant permis d’identifier quelques pistes intéressantes.
«À ce stade, les tests in vitro que nous avons effectués ont été très concluants. Sur les remèdes à base de plantes proposés, je puis vous dire qu’il y en a trois ou quatre qui sont très efficaces. Après cette étape, on passera à un test in vivo. Les remèdes vont être testés sur des animaux puis on pourra réfléchir à une approche sur l’homme», a expliqué à Sputnik le professeur Kouamé Kokou, président de la Commission Covid-19 de l’université de Lomé.
Depuis l'annonce du premier cas au Togo, le 6 mars dernier, un comité de riposte anti-Covid a été mis en place par le gouvernement. Parallèlement, l'université de Lomé a instauré ce comité ad hoc qui a lancé un appel à propositions à l'endroit des «tradithérapeutes» du pays pour un traitement contre cette maladie.
Le professeur Kouamé Kokou s’est refusé à communiquer pour l’instant à Sputnik les noms des plantes médicinales dont les extraits sont actuellement à l’étude dans les laboratoires de l’université de Lomé, ni dans combien de temps un produit fini pourrait être proposé en traitement au Togo.
«En attendant, la commission, avec l'appui de praticiens de la médecine traditionnelle, propose à la population togolaise des plantes médicinales locales à potentiel thérapeutique, pouvant être utilisées pour renforcer le système immunitaire», a informé le Pr Kouamé Kokou, citant une action de sensibilisation menée sur les réseaux sociaux.
Sur ces plateformes numériques, la commission indique des feuilles de plantes alimentaires intervenant dans la stimulation de l’immunité. Il s’agit, notamment, de l’aloe vera ou de certaines épices comme le poivre de Guinée, ou de fruits comme le tamarin. Les recommandations sont souvent détaillées dans le cadre d’une posologie.
Inversement, la commission universitaire ad hoc de riposte au Covid-19 recommande d’éviter des plantes alimentaires qui, selon elle, «peuvent affecter négativement le système immunitaire», comme la noix de coco sèche ou la canne à sucre.
En se lançant dans ces recherches, le Togo emboîte le pas à des pays africains qui, depuis le déclenchement de la maladie, ont été tentés d’apporter des solutions endogènes, encouragés en cela par la relative faible prévalence du Covid-19 sur le continent.
Pour sa part, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déjà averti que sans tests homologués, ces solutions ne devraient pas pouvoir être considérées comme des «remèdes au virus». Le président malgache trouve que cette position est guidée par le fait que le remède «vient de l’Afrique et non de l’Europe».