Période de confinement oblige, le catéchisme aurait dû être suspendu pour les jeunes de l’église Saint Jean-Baptiste de Leicester, au centre de l’Angleterre. C’était sans compter sur la créativité de son animateur Josh Young, 27 ans, qui a recréé ce lieu de rassemblement dans le jeu vidéo Minecraft, l’un des plus populaires du monde. Un univers virtuel qui permet d’assembler librement des blocs de pixels, laissant place à des possibilités de création quasiment infinies.
«Ils ne peuvent pas traîner avec leurs amis et certains d'entre eux ont vraiment du mal en ce moment. Sur Minecraft, ils peuvent se rencontrer, parler et jouer à des jeux sans être physiquement présents. C'est un outil pour l'engagement et la construction de la communauté», a déclaré l’organisateur du club de jeunes à la BBC.
Ainsi, une vingtaine d’adolescents, entre 11 et 17 ans, passent deux heures et demie chaque mercredi sur le serveur créé par M.Young, sur autorisation de leurs parents. Ce dernier a recréé l’église de la ville, dans laquelle il a placé des messages expliquant les pratiques chrétiennes comme le baptême et le don aux pauvres. Il y donne des leçons et lance des défis autour de la Bible, comme la création du bateau dans lequel Jésus met fin à une tempête.
Une bibliothèque virtuelle contre la censure
Le 12 mars, Reporters sans frontières a annoncé la création d’une gigantesque bibliothèque virtuelle sur Minecraft, dont les serveurs sont accessibles dans tous les pays, même les plus stricts en matière de liberté de la presse. Elle contient des articles «interdits» qui ont valu à leur auteur d’être censurés, emprisonnés, exilés, voire tués. Un moyen de lutter contre la censure et la désinformation.
La construction de la «Uncensored Library» (Bibliothèque libre) a nécessité 12 millions de blocs, assemblés en 250 heures par 24 personnes issues de 16 pays différents. «Nous devons informer les plus jeunes de la réalité du contexte politique dans le monde», a déclaré Nguyen Van Dai lors de la présentation du projet. Ce blogueur vietnamien avait été condamné à 15 ans de prison pour ses publications visant à «renverser l’administration populaire».