Invité sur LCI dans la matinée du lundi 18 mai, Alain Minc a fait une intervention remarquée. Peu présent dans les médias depuis l’apparition de l’épidémie de coronavirus en France, l’économiste et essayiste, conseiller de nombreux ministres et chefs d’entreprises, a affirmé que le confinement a été décidé entre autres pour suivre l’exemple chinois.
«Je crois qu’une des raisons pour lesquelles on a choisi cette voie, c’est parce que les Chinois ont confiné», a-t-il lancé sur la chaîne d’information. «On a peur des Chinois, mais on les admire et on les pense plus intelligents que nous», a-t-il ajouté, regrettant que personne n’ait réfléchi davantage avant de se lancer dans cette méthode.
L’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy a également pointé du doigt Donald Trump, qui lui aussi a privilégié le confinement. «Trump a dit une phrase juste qui posait une vraie question: "Il faut faire attention, le remède peut être pire que le mal"», a-t-il souligné, déplorant que l’actuel Président américain n’ait pas été pris plus au sérieux. «Si c'était Barack Obama qui l'avait prononcée, on aurait tendu plus attentivement l'oreille».
«Éviter des morts visibles quitte à fabriquer des morts invisibles»
Alain Minc semble ainsi regretter la décision de nombreux pays de confiner leur population, ce qui a engendré dès lors une grave crise économique. «Le monde occidental a choisi d’éviter des morts visibles quitte à fabriquer des morts invisibles», a-t-il affirmé. Il voit dont d’un œil pessimiste la capacité de la France et du monde à se remettre des conséquences socio-économiques liées à leurs décisions.
Le confinement en France, bien qu’ayant potentiellement sauvé 60.000 vies selon une étude française, risque bien de nuire au pays plus que de l’aider, a estimé M.Minc. «On s'est arrêtés sèchement, on reprend lentement», s’est-il plaint, toujours sur LCI. «Aujourd'hui, il faut reprendre vite, jouer sur la confiance, et de ce point de vue le système français a beaucoup joué sur la méfiance et la peur».
Il a toutefois salué la décision d’Emmanuel Macron d’avoir décidé de relancer l’économie plus tôt. «Si le Président de la République avait suivi le conseil scientifique, on serait encore en confinement jusqu'à la fin du mois». En fin d’entretien, ce grand défenseur de la mondialisation a reconnu, observant les conséquences de cette crise, «un certain nombre d’excès du libre-échange».