Dans la nuit du vendredi 15 au samedi 16 mai, des jeunes sur une trentaine de deux-roues se sont lancés sur le périphérique parisien vers la Seine-Saint-Denis, enchaînant slaloms rapides entre les automobiles et conduite en roue arrière. En tentant de les interpeller, un policier a été percuté par un véhicule qui ne faisait pas partie du cortège. La victime a été transportée à l’hôpital mais ses jours ne sont pas en danger, a rapporté Europe 1.
Le fonctionnaire a été éjecté de sa moto et est retombé sur le capot d’un véhicule léger de la Brigade anticriminalité qui n’a pas pu l’éviter. Huit suspects ont fini interpellés et placés en garde à vue pour mise en danger de la vie d’autrui et refus d’obtempérer, a indiqué le communiqué de la préfecture de police.
«Les conséquences auraient pu être dramatiques pour lui», a déclaré à la radio Yvan Assioma, responsable du syndicat Alliance police nationale à Paris. Il a indiqué que ce genre de rodéo sauvage était fréquent et mettait en danger les autres usagers mais aussi les motards eux-mêmes, en raison de leur vitesse excessive et de leurs manœuvres imprévisibles, roulant parfois à contre-sens.
Et les réponses pénales ne sont «pas toujours à la hauteur des risques», a-t-il déploré.
Des rodéos sauvages même pendant le confinement
La période de confinement a été le théâtre de nombreuses sorties à moto illégales, à la fois objet d’agacement pour les riverains et acte de provocation envers la police. À Évreux, Lyon et Nice, notamment, ces rodéos ont mené à des affrontements entre des jeunes et des policiers, faisant des blessés des deux côtés, entre accidents de la route et jets de projectiles.
«Auparavant, le phénomène se limitait aux cités de banlieue. Il s'importe désormais en plein Paris. Une quarantaine de motos, c'est assez inédit. Tant que la justice ne sanctionnera pas lourdement les auteurs, cela continuera», a commenté le représentant du syndicat, ajoutant que ceux-ci «mettent en danger la vie de nos collègues».