Charlotte Libog, créatrice de la plateforme Afrique Grenier du monde, a été contaminée fin février par le Covid-19. Si elle se dit aujourd’hui guérie, ce ne serait pas grâce à son séjour dans un hôpital français.
«Si, selon le Dr Raoult, la chloroquine soigne ou permet de soulager les malades [atteints du Covid-19, ndlr], je fais le lien avec l’Artemisia, qui est une plante qui guérit de nombreux cas de paludisme en Afrique et un peu partout dans le monde», affirme Charlotte Libog au micro de Sputnik.
Une fois isolée en unité Covid, elle raconte que les médecins ont émis différents diagnostic: «Tuberculose, embolie pulmonaire.» La jeune femme s'est vu administrer du clamoxyl, un antibiotique. Elle a finalement quitté l’hôpital le lendemain, sur simple demande.
«Je suis rentrée, j’ai continué l’Artemisia et au bout d’une semaine, les douleurs ont commencé à s’estomper et ont fini par disparaitre au bout d’un mois» assure Charlotte Libog à Sputnik.
Un témoignage qui s’ajoute à ceux qui circulent sur les réseaux sociaux.
Le «Covid-Organics»
Une nouvelle qui a certainement ravi Andry Rajoelina, Président malgache et inventeur du «Covid-Organics», une boisson à base de cette fameuse plante, créée à Madagascar et présentée par ce dernier comme un remède contre le coronavirus, sans aucun fondement scientifique.
«Si c’était un pays européen qui avait découvert ce remède, est-ce qu’il y aurait autant de doutes? Je ne pense pas. Le problème, c’est que cela vient d’Afrique. Et on ne peut pas accepter qu’un pays comme Madagascar, qui est le 163e pays le plus pauvre du monde, ait mis en place cette formule pour sauver le monde», a déclaré Andry Rajoelina à France 24.
Andry Rajoelina n’a pas caché son souhait de partager son «remède miracle» avec le monde, en commençant par le continent africain, et a promis que l’efficacité du produit ferait l’objet d’essais cliniques. Au même moment, plusieurs pays –dont le Tchad, la Tanzanie ou le Niger– ont reçu la fameuse «tisane». Des envois réalisés «à titre de don», selon Lalatiana Rakotondrazafy, ministre de la Communication de Madagascar.
Une boisson déconseillée par la médecine
Dans la même lignée, l’Académie de médecine de Madagascar a tenu à rappeler, dans un communiqué, la nature de la boisson vantée par le Président malgache, qui reste «une boisson améliorée» et non un médicament.
En France, l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) est allée encore plus loin dans la critique: elle estime «qu’en plus de se révéler inefficace, elle [l’Artemisia, ndlr] peut engendrer un danger pour la santé».