Les enfants risquent-ils moins à l’école que chez eux, comme le dit Blanquer?

La déclaration de Jean-Michel Blanquer sur le fait que les enfants risquent plus chez eux qu’à l’école est fondée sur le témoignage d’un infectiologue et sur une note de la Société française de Pédiatrie, a expliqué le ministère de l’Éducation à 20 Minutes. Les enfants transmettraient en effet moins le virus.
Sputnik

Les récents propos de Jean-Michel Blanquer sur la présence d’un risque plus élevé pour les enfants de rester chez eux que d’aller à l’école ont été appuyés sur deux déclarations scientifiques, a fait savoir le ministère de l’Éducation nationale à 20 Minutes.

Il s’agit du témoignage de Jean-Paul Stahl, professeur de maladies infectieuses et tropicales au CHU de Grenoble, qui a déclaré début mai à France Info que «laisser les enfants chez eux (…) leur ferait courir un risque supplémentaire».

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Selon lui, le Covid-19 se transmet plutôt par les adultes, car 90% des enfants touchés ont attrapé le virus dans leur famille. En plus de cela, le risque de contamination pour les jeunes de moins de 15 ans est «extraordinairement faible», a-t-il argué en se référant aux études sur le taux d’infection chez les enfants, qui est «de trois à sept fois mois que les adultes».

Opinion de la pédiatrie

La deuxième déclaration sur laquelle le ministre s’est appuyé est «une note explicative à destination des personnels médicaux afin de présenter les spécificités du Covid-19 chez l’enfant», rédigée par la Société Française de Pédiatrie.

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Celle-ci porte sur une part «très faible» de cas diagnostiqués chez les enfants au niveau mondial (1 à 5%). En France, seul 1,5% de tous les cas signalés sont des jeunes dont l’âge est compris entre 0 et 19 ans, indique la note. Comme il est difficile de diagnostiquer tous ces cas à cause des formes asymptomatiques de la maladie, il est néanmoins fort probable que les chiffres soient sous-estimés, a ajouté l’organisation.

Enfin, «au regard des études actuelles, il n’est pas possible de mesurer l’effet de la fermeture des écoles sur la diffusion du virus. Par ailleurs, il n’y a pas d’étude évaluant l’impact épidémique de la réouverture des écoles. Il est cependant possible que le rôle des enfants dans la transmission du virus Covid-19 soit moins important que celui des adultes».

Il y a plus d’avantages

Contacté par le quotidien, le vice-président de la Société française de Pédiatrie, Robert Cohen, a partagé le point de vue du ministre, soulignant que «c’est la position générale de l’ensemble des pédiatres».

Si le risque est toujours présent, il est «tellement inférieur aux bénéfices qu’on peut attendre d’un retour à l’école sur la santé à la fois des enfants les plus fragiles mais aussi de tous les autres, que la réouverture des écoles nous semble être une bonne décision», a-t-il poursuivi.

Enfin, le ministre de l’Éducation a évoqué d’autres risques importants pour les plus jeunes pendant une intervention sur Europe 1. Il a ainsi parlé des «problèmes alimentaires», des «violences intrafamiliales» et «des soins qui ne sont pas faits».

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