Le véganisme pour prévenir de futures pandémies?

D’après certains experts qui proposent de repenser nos habitudes alimentaires et notamment de renoncer à la viande, les épidémies seraient liées à l'élevage intensif. D’autres nutritionnistes ne sont pas d’accord avec cette lecture de la nature des pandémies et affirment que le véganisme ne pourrait pas les prévenir.
Sputnik

Selon plusieurs études, le nouveau coronavirus, détecté en décembre dernier en Chine, aurait été transmis à l’Homme par un animal. Dans cette optique, certains spécialistes et défenseurs de la cause animale appellent à renoncer à la viande pour prévenir de nouvelles pandémies, dont l'émergence serait liée, selon eux, aux conditions d'élevage industriel des animaux. D’autres considèrent qu’il est erroné de penser que le véganisme puisse protéger l’humanité de futures crises sanitaires, les maladies étant transmises par les animaux exotiques que l’homme n'élève pas.

D’après People for the Ethical Treatment of Animals (PETA), association à but non lucratif dont l’objectif est de défendre les droits des animaux, il ne faut pas ignorer le lien entre l’élevage et les épidémies de maladies comme le Covid-19.

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«Des poulets, des vaches, des cochons et d’autres animaux sont entassés dans de petites cages ou des hangars pleins d’excréments. Ils sont transportés dans des camions crasseux et tués à l’abattoir sur un sol imbibé de sang, d’urine et d’autres fluides corporels. Les agents pathogènes prospèrent dans de telles conditions», est-il expliqué dans un article sur le site de PETA.

Le Pr Robert Lawrence de l’Université Johns-Hopkins a soutenu cet avis. Cité par Vox, il a indiqué qu’il y avait des preuves démontrant que «lorsqu’on met des animaux dans des conditions insalubres et surpeuplées et qu’on utilise des antibiotiques à faible dose pour prévenir des maladies, on crée un incubateur parfait pour les mutations spontanées dans l'ADN des bactéries».

Une autre vision de la question

Pourtant, d’autres spécialistes ne partagent pas cette position. Ainsi, pour Victor Tutelian, principal nutritionniste du ministère russe de la Santé, de telles conclusions ne sont étayées par aucune preuve scientifique.«C'est absurde. Nous ne mangeons pas de chauves-souris et de rats qui présentent un danger. Les grands et les petits bovidés ou porcins ne transmettent ni coronavirus ni autres maladies dangereuses», a-t-il déclaré au quotidien Gazeta.ru.

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La nutritionniste Natalia Sapogova est du même avis. D'après elle, c’est surtout la viande exotique, dont l'étiologie est inconnue, qui peut présenter un danger.

«Les scientifiques du monde entier en parlent également: le coronavirus est apparu dans le corps d'animaux sauvages» a-t-elle précisé au média. Tout en soulignant de nombreux bénéfices que le véganisme peut apporter, la spécialiste a alerté sur certaines conséquences négatives de ce mode d’alimentation, principalement liées au manque de nutriments présents dans la viande.

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