Les émissions de gaz à effet de serre en baisse, mais pas assez pour empêcher le réchauffement climatique

Le confinement et le ralentissement économique qui touchent la majorité de la population mondiale ont permis une baisse des émissions de gaz à effet de serre. Cependant, une climatologue a assuré à France Info que cette tendance ponctuelle et trop faible ne permettrait pas d’empêcher le réchauffement climatique.
Sputnik

La pandémie de coronavirus, si elle a provoqué de très nombreuses morts, a contribué à la baisse de la demande en énergie et de la pollution dans le monde entier. Le ralentissement forcé de l’économie, les avions et autres moyens de transport quasiment à l’arrêt auraient contribué à une réduction de 5,5% des émissions de gaz à effet de serre en 2020, selon le site CarbonBrief.

«Il n'y a rien de réjouissant là-dedans», a contesté auprès de France Info Valérie Masson-Delmotte, climatologue et coprésidente du groupe n°1 du GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat).

Il s’agit bien sûr d’une baisse forcée, non causée par des mesures durables engagées par les gouvernements afin de lutter contre le réchauffement climatique.

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«Ce n'est pas du tout cela dont nous parlons quand nous parlons de l'action pour réduire les émissions de gaz à effet de serre», a-t-elle expliqué.

Transformer la production énergétique

Selon elle, cette baisse historique n’aidera pas à atteindre l’objectif de réchauffement sous les 2°C d’ici la fin du siècle prévu par l’accord de Paris. La crise du Covid-19 n’est que limitée dans le temps et les émissions de CO2 n’ont pas assez diminué pour provoquer un changement majeur. La seule vraie solution est de «transformer tous les grands systèmes de production, notamment énergétique, en sortant des énergies fossiles», a affirmé la climatologue.

«Il faudrait que les émissions mondiales de gaz à effet de serre diminuent d'un quart entre 2010 et 2030, et deviennent zéro net – c'est-à-dire que les émissions résiduelles seraient compensées par une capacité à enlever du CO2 de l'atmosphère et à le stocker – à horizon 2070», a-t-elle précisé à France Info.

«Le problème, c'est que plus nous tardons à agir, plus il faudra faire un effort massif, année après année, pour y parvenir», a-t-elle conclu.

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