Aucun budget spécifique consacré à la recherche d’un vaccin anti-Covid-19 en France, selon Mediapart

Face à la pandémie de Covid-19, le gouvernement français n’a débloqué aucun budget spécifique pour la recherche d’un vaccin contre le nouveau coronavirus, affirme Mediapart.
Sputnik

Dans une vaste enquête publiée samedi 2 mai, Mediapart constate la position peu avantageuse de la France dans la course au vaccin contre le nouveau coronavirus. Selon ses informations, le gouvernement français n’a pour l’heure attribué aucun budget spécifique à cet objectif.

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Même si les subventions de l’État constituent 30% du budget annuel de l’Institut Pasteur, lequel atteignait 376,3 millions d’euros en 2018, et si les pouvoirs publics financent des organismes de recherche qui planchent sur les vaccins en général, «aucune rallonge n’a encore été accordée pour cette quête du Graal anti-Covid-19», indique l’enquête.

Ainsi, l’Institut Pasteur a été contraint d’aller chercher du soutien à l’étranger. «Idem pour le fleuron industriel tricolore Sanofi, dont le projet est subventionné par le ministère de la santé… américain», souligne Mediapart.

L’Institut de recherche vaccinale (VRI) a pour sa part annoncé s’engager dans la recherche pour un vaccin contre le Covid-19. Son développement en est «à son début», mais là encore, cela se fait sans aucune subvention spécifique, déplore l’enquête.

Des milliards d’euros nécessaires

Mediapart rappelle qu’Emmanuel Macron avait profité de sa visite à l’Institut le 19 mars pour promettre une augmentation du budget de la recherche publique de 5 milliards d’euros sur dix ans.

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Or, pour Olivier Coutard, président de la Conférence des présidents du comité national du CNRS, il s’agit d’une annonce «sensiblement en deçà des attentes».

Selon ses calculs, c’est le budget annuel de la recherche publique qu’il faudrait augmenter de 5 milliards d’euros d’ici à 2022 ou 2023 «dans l’optique d’atteindre un financement public de la recherche à hauteur de 1% du PIB».

À la merci des vainqueurs

«Y a-t-il encore des chances de voir émerger un vaccin d’un laboratoire public hexagonal? Sans apport considérable, cela semble compromis», estime l’auteur de l’enquête, Rozenn Le Saint.

D’après la journaliste, cette situation «prive l’État de marges de manœuvre», tandis que la population française risque de se voir pénalisée par d’éventuelles mesures protectionnistes«de la part de pays étrangers producteurs des premiers potentiels vaccins victorieux de ce marathon mondial de la recherche».

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