Le déconfinement du 11 mai est un exercice à haut risque qui pourrait se terminer en reconfinement cet automne, avertit le cabinet français Public health expertise spécialisé dans la modélisation des maladies et épidémies.
Selon ses évaluations relayées par Franceinfo, un déconfinement dit «sauvage», sans masque ni respect des gestes barrières, entraînerait un bilan de 200.000 morts. La stratégie gouvernementale, qui prévoit la distribution et le port du masque ainsi que le respect des gestes barrières, ferait passer le bilan final à 85.000 morts, mais provoquerait dans tous les cas une saturation des services de réanimation et un risque de reconfinement obligatoire à l’automne.
Surprotéger les plus fragiles
Le seul scénario qui envisage beaucoup moins de morts, sans reconfinement, implique une surprotection des personnes fragiles sur une longue période après le déconfinement du 11 mai, explique Martin Blachier, auteur de l’étude.
D’après lui, il s’agit de celles «au-delà d'un certain âge et qui ont un certain nombre de risques, à savoir l’obésité, l’hypertension artérielle, une insuffisance respiratoire chronique, probablement certains insuffisants rénaux».
Pour contenir le bilan de l’épidémie à 30.000 morts dans l’Hexagone, il faudrait que les personnes fragiles restent confinées jusqu’en février 2021, avance l'étude.