«J’ai ouvert le restaurant en 2019. J’ai eu les grèves, les Gilets jaunes» - vidéo

Probablement bons derniers à sortir du confinement, les restaurateurs français sont-ils condamnés à faire faillite? Après deux ans de mouvements de grève et de Gilets jaunes, la pandémie de Covid-19 pourrait-elle achever la profession, malgré l’aide substantielle de l’État? Entretien avec le chef Alexis Braconnier, du restaurant parisien Aussie.
Sputnik

Alors que la plupart des commerces rouvriront dès le 11 mai, la date de déconfinement pour la restauration n’a toujours pas été annoncée. Lors de son discours à l’Assemblée nationale ce 28 avril, Édouard Philippe a précisé que le gouvernement prendrait une décision à la fin du mois de mai pour décider si bars, cafés et restaurants pourraient ouvrir après le 2 juin.

Ainsi, les 110 députés de la majorité qui ont adressé un rapport le 27 avril au gouvernement pour «sauver le secteur touristique», demandant notamment la réouverture progressive des restaurants, n’ont pas été entendus. Une proposition qui se déclinait en trois étapes: le 15 mai pour les départements en «sous-mortalité», le 1er juin pour les départements «à mortalité modérée» et le 15 juin pour les départements «à mortalité forte». Car la situation est dramatique pour les 246.000 établissements de restauration du pays, déjà mis à mal par les Gilets jaunes, les grèves, mais également les attentats terroristes ces dernières années.

Afin d’en savoir plus, le chef Alexis Braconnier, chef du restaurant Aussie, dans le XIe arrondissement à Paris, ancien candidat de Top Chef, témoigne de son quotidien en confinement, tout en réalisant un dessert australien, la Pavlova.

Les chiffres du chômage sont tombés ce 27 avril pour le mois de mars. Bondissant de 7%, ce record historique est pourtant relativement freiné par les mesures de chômage partiel dont bénéficient 10,2 millions de Français, mais aussi ceux qui continent à exercer leur métier, sur leur lieu de travail ou en télétravail.

«Ça fait déjà un an que je ne me paie pas»

Dès l’annonce de la fermeture obligatoire des restaurants, le chef est allé «se réfugier» au Pays basque, entouré de sa famille. Mais il s’interroge sur la viabilité de son entreprise à long terme:

«J’ai ouvert le restaurant en 2019. J’ai eu les grèves, les Gilets jaunes et en janvier, on s’est dit que le pire était derrière nous. Qu’est-ce qui nous arrive? Le coronavirus. Ça fait déjà un an que je ne me paie pas pour faire fonctionner mon restaurant […] Là c’est le couperet. Je ne sais même pas si je vais pouvoir rouvrir un jour mon restaurant et si j’en ai vraiment envie. Même si ça procure énormément de bonheur et de joie, c’est vraiment très difficile d’entreprendre en France.»

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Afin de soutenir le secteur de la restauration en grande difficulté, le gouvernement a annoncé des aides supplémentaires, avec notamment l’élargissement de l’accès au fonds de solidarité pour l’hôtellerie-restauration à des entreprises employant jusqu’à 20 salariés et réalisant jusqu’à deux millions de chiffre d’affaires. Mais il sera difficile pour certains établissements de rouvrir, le secteur perdant jusqu’à 150 millions d’euros par jour.

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