La diffusion sur Twitter d'une vidéo dans laquelle des policiers tiennent des propos racistes et offensants a provoqué ce 27 avril la saisine de la police des polices.
Sur cette vidéo diffusée dimanche après-midi sur le compte Twitter du journaliste du site Là-bas si j'y suis, Taha Bouhafs, des policiers sont filmés après une interpellation et ont des commentaires racistes à l'endroit d'un suspect qualifié de «bicot». La scène se passe visiblement de nuit et sur l'Ile-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), selon M. Bouhafs.
«Un bicot comme ça, ça nage pas», entend-on. «Haha ça coule, tu aurais dû lui accrocher un boulet au pied», est-il ajouté, laissant supposer que les agents ont sorti le suspect des eaux de la Seine, toute proche.
Sur d'autres images, on entend les policiers rire et des bruits sourds venant du fourgon policier où l'interpellé, qui paraît crier, a été placé.
Un suspect repêché dans la Seine
Selon la préfecture de police, les fonctionnaires intervenaient dans le cadre d'un vol en réunion.
Selon les premiers éléments obtenus, «l'homme a été conduit à l'hôpital après sa chute dans la Seine», a déclaré à l'AFP la procureure de la République de Nanterre, Catherine Denis, selon laquelle aucune plainte n'a été pour l'heure déposée.
Selon la magistrate, les policiers intervenants n'appartiendraient pas au commissariat de Villeneuve-la-Garenne comme l'affirme la vidéo, mais dépendraient néanmoins de la Direction territoriale de la sécurité de proximité des Hauts-de-Seine.
«Une indignation légitime»
Dans un message adressé à l'AFP, la préfecture de police a affirmé saisir l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).
Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a réagi sur Twitter: «Une vidéo montrant une intervention de police dans le secteur de l'Ile-Saint-Denis suscite une indignation légitime. Toute la lumière sera faite», a-t-il assuré, précisant que l'IGPN était «saisie. Le racisme n'a pas sa place dans la police républicaine», a-t-il ajouté.
Le député LFI de Seine-Saint-Denis, Eric Coquerel, a dénoncé une vidéo décrite comme «inacceptable».
«Je ne sais pas ce que ce dernier a fait, je sais par contre que le 17 octobre 1961, on a retrouvé sur ces mêmes berges les corps d'Algériens noyés par la police. Entendre aujourd'hui de tels propos et comportements racistes de la part de fonctionnaires de police est une honte et une grande inquiétude», a fustigé M. Coquerel.
«Avec le maire de l'Ile-Saint-Denis, Mohammed Gnabally, nous sommes en contact avec les autorités pour en savoir plus sur ces faits condamnables», a-t-il ajouté dans un communiqué.